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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
5 mars 2015

Départementales : le PS redoute une bérézina dès le premier tour

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Le responsable socialiste des élections estime à 500 sur 2054 le nombre de cantons où le PS risque l'élimination au premier tour, surtout dans les endroits où il est très divisé.

Face aux prévisions plus que sombres pour les élections départementales, le PS tente de mobiliser ses troupes dans la dernière ligne droite. Le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, a tenu une conférence de presse jeudi 5 mars, destinée à relancer la machine socialiste, à deux semaines du premier tour. «Il y a comme un frémissement dans le pays», veut croire le patron de Solférino, qui voit dans les chiffres du chômage de janvier (baisse de 19 100 inscrits en catégorie A) un encouragement à poursuivre la politique menée depuis un an. «Le redressement est en marche. C’est la différence avec les élections municipales, où il n’était même pas perceptible, là où la colère, elle, l’était».

Mais les socialistes savent bien que, si les indicateurs macroéconomiques montrent des signes de redressement, cela ne poussera pas une partie de leur électorat traditionnel, qui s’abstient depuis 2012, à se rendre aux urnes.

D’où la volonté de donner un contenu politique à ces départementales, qui en manquent cruellement aux yeux des votants. «Une gestion de gauche ou de droite, ce n’est pas la même chose, ni en termes de priorités ni en termes de lutte contre les inégalités, estime M. Cambadélis. La marque socialiste, c’est la protection et l’action, c’est l’intérêt général».

61 départements tenus par la gauche

L’inquiétude des socialistes porte tout particulièrement sur le premier tour. A Solférino, on redoute que nombre de candidats, balayés dès le 22 mars, n’aient même pas l’occasion d’aller défendre leurs chances au second tour. Le responsable socialiste des élections estime à 500 sur 2054 le nombre de cantons où le PS risque l’élimination au premier tour, surtout dans les endroits où la gauche est très divisée.

Si le score du FN – qui pourrait arriver en tête en nombre de voix au soir du premier tour – est un problème pour le PS, Solférino ne veut pas en faire le juge de paix de l’élection.

«Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas l’enjeu de l’élection : au final, le résultat sera non pas le niveau du FN au premier tour, mais le nombre de conseillers départementaux et de conseils départementaux remportés», explique M. Cambadélis. Sur les 61 départements tenus par la gauche, le PS a identifié trois groupes : un premier tiers de conseils généraux conquis de haute lutte en 2011, qu’il sera quasiment impossible de conserver ; un deuxième tiers de «fiefs», que les socialistes devraient conserver malgré tout ; et enfin une vingtaine de départements où tout est possible.

Entre 600 et 700 duels UMP/UDI-FN

Les prévisions des dirigeants de l’UMP, qui ont compilé sondages et remontées de terrain, sont encore plus sévères pour le parti au gouvernement. «Au premier tour, cela peut être une hécatombe pour le PS», prédit Eric Ciotti, président du conseil général des Alpes-Maritimes. Après avoir beaucoup critiqué le redécoupage des cantons, certains députés de droite estiment aujourd’hui que le PS va pâtir de cette réforme et se la prendre comme un «boomerang». «Avec l’agrandissement des cantons, ils vont même perdre des fiefs», poursuit M. Ciotti.

Le sénateur du Loiret, Eric Doligé, coordonnateur des élections départementales pour le parti de droite, a réalisé une étude sur les 2 054 cantons de cette élection. Selon ses derniers calculs, il devrait y avoir entre 800 et 1 000 duels PS - UMP-UDI et entre 600 et 700 duels UMP-UDI - FN lors du second tour. Si cette prédiction se vérifie, les dirigeants de la rue de Vaugirard espèrent que cela amplifiera la victoire de leur camp grâce au réflexe de front républicain toujours à l’œuvre chez les sympathisants de gauche.
Ce tripartisme change en tout cas la physionomie de cette élection pour la droite, obligée de mener une campagne sur deux fronts en dénonçant le matraquage fiscal de la majorité socialiste et en appelant au vote utile contre le FN.

A demi-mots, certains députés se félicitent déjà de la bérézina du PS, qui masquera le grignotage de leur électorat par l’extrême droite. «On parle tout le temps du FN qui empiète sur la droite républicaine. Mais après ces élections, le vrai sujet sera le PS où ça va souffler très fort. S’ils ne conservent que 300 à 500 conseillers départementaux, l’actualité tournera en boucle sur un remaniement ou sur le maintien de Manuel Valls», déclare M. Ciotti.

Le dessin de Daniel Hue

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