"A poil contre l'austérité" : le cliché des élus de la Seine-Saint-Denis envoyé lundi à François Hollande
L’austérité gouvernementale, le maire EELV de l’Ile-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, n’en peut plus. Pour interpeller l’exécutif, l’édile écolo Michel Bourgain, ainsi qu’une vingtaine d’élus de la commune, ont pris la pose en sous-vêtements devant la mairie, samedi, avec un thermomètre qui flirtait péniblement avec les 10 degrés.
But de la manœuvre ? Dénoncer la baisse de la dotation budgétaire aux collectivités locales, dont la sienne. A partir de ce lundi, l'édile va envoyer le fameux cliché à François Hollande, aux membres du gouvernement et aux députés.
750.000 € en moins d'ici 2017
Car selon les calculs de la mairie, la situation est critique. La ville devrait en effet perdre 750.000 euros de dotations de l’État d'ici 2017, soit presque 10% de son budget annuel. "Cela représente un mois de fermeture des services publics. Si je dois compenser la baisse des dotations de l'Etat, je devrais augmenter les impôts locaux de 17 %", explique l'édile, contacté par metronews, qui souhaite par son action "inciter les autres maires de France à protester".
Les dotations budgétaires versées par l’État aux collectivités territoriales baisseront de 11 milliards d'euros à horizon 2017, à un rythme d'environ 3,7 milliards par an. Une annonce qui a provoqué l'ire de nombreux élus locaux... mais n'a pas fait bouger la ligne gouvernementale. La semaine dernière, Manuel Valls est resté fermé sur ce point. Un coup d'épée dans l'eau ? "C'est notre contribution, modeste certes, reconnait l'élu. On veut marquer les esprits et surfer sur la médiatisation de l'évènement pour inciter les collectivités à se mobiliser".
Une tribune signée
Le 19 novembre, dans le même département, le maire communiste de Stains, Azzedine Taïbi, s'était mis en grève pour les mêmes raisons, rapporte francebleu.fr. Quelques jours plus tard, les deux édiles cosignaient dans Libération une tribune intitulée "Les plumés de l’austérité se rebiffent !" où ils expliquaient que leur ville avait besoin de ces crédits.