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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
21 décembre 2013

Municipales à Paris. NKM : «Je suis confrontée à des manœuvres de retardement»

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Nathalie Kosciusko-Morizet 02

Les ennuis—politiques et personnels—s’accumulent pour la candidate UMP à Paris. NKM met en garde tous ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues.

Les temps sont durs pour Nathalie Kosciusko-Morizet. Alors que les critiques fusent de toutes parts dans son propre camp, et que les dissidences se multiplient, la candidate UMP à la mairie de Paris tente de maintenir le cap qu’elle s’est fixé : la conquête de la capitale. Dans une interview exclusive pour notre journal, elle répond aux attaques de ceux qui l’accusent de mener campagne en cavalier seul.

Depuis quelques jours, les attaques internes se multiplient contre vous. La droite parisienne retombe dans ses vieux démons de la division ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET.
Des critiques, il y en a, c’est sûr! Mais, finalement, plutôt moins que par le passé à Paris, même si certains sont incurables. C’est difficile de bousculer les vieilles habitudes, surtout quand elles sont mauvaises. Mais j’ai l’objectif de faire émerger une majorité avec une nouvelle génération d’élus, quitte à créer des crispations et des tensions.

En effet, certains se sentent « trahis », suscitant partout des velléités de listes dissidentes…

Je peux comprendre l’amertume de ceux qui ne sont pas retenus. Mais j’ai un engagement, pris devant les Parisiens : le renouvellement et l’élargissement qui sont non seulement les conditions de la victoire, mais aussi les gages d’une nouvelle gouvernance au service de tous. Je ne veux pas remplacer un clan par un autre. Je ne veux pas la revanche, je veux l’alternance.

Sur l’élargissement, on vous reproche d’avoir fait trop de concessions au centre pour la constitution des listes, notamment au détriment de certains UMP sortants…

Au plan local, avec Marielle de Sarnez et Christian Saint-Etienne, deux personnalités que j’estime, l’accord a été facile à trouver. C’est du côté de la direction nationale, à l’UMP comme à l’UDI, que sont venues les réticences. Certains, tout en parlant de victoire, n’hésitent pas, dans l’ombre, à organiser les défaites.

Vous avez le sentiment que l’UMP vous met des bâtons dans les roues ?

Les états-majors ont tendance à préserver leurs intérêts, ils ont leurs candidats… Cet accord, c’est une victoire de la base. Aujourd’hui encore, je suis confrontée à des manœuvres de retardement, d’empêchement. Mais je le dis : elles seront toutes mises en échec, car le destin de Paris se décide dans ses quartiers, pas dans les états-majors des partis politiques. J’ai une absolue confiance en la capacité des Parisiens à imposer leur loi aux appareils en tous genres.

Dans le VIIIe arrondissement, Charles Beigbeder, proche de Jean-François Copé, s’est déclaré vexé de ne pas avoir été investi…

Les femmes connaissent bien ce syndrome. Le problème, avec Charles Beigbeider, c’est qu’il m’aime trop ou pas assez. Il a fait devant moi, et pendant des semaines, une danse du ventre endiablée pour être sur mes listes. Quand cela s’est avéré impossible, il m’a agonie d’injures. On ne peut pas me reprocher d’être autoritaire et de ne pas imposer quelqu’un dont personne ne veut!

Que dites-vous à ceux, dans votre camp, qui vous reprochent d’être «autoritaire» et «méprisante» ?

Je ne pense pas être autoritaire. En revanche, je revendique d’avoir de l’autorité. J’aime le débat et la controverse. J’aime travailler en équipe. J’ai du caractère et, tout bien considéré, je pense qu’il est préférable d’en avoir trop que d’en manquer.

Rachida Dati vous reproche aussi publiquement de ne pas être assez « proche » des élus et des militants. Cela vous blesse ?

Je connais bien Rachida. La démesure fait partie de son charme. Maintenant, je crois aussi qu’elle devrait se consacrer à son arrondissement, dans lequel elle mène une bataille difficile.

Mais cette succession de critiques ne vous interpelle pas ?

Chaque combat a ses défaitistes, ses velléitaires, ses donneurs de leçons. J’ai de la force pour ceux qui en manquent. Je parcours cette campagne, comme la vie en général, avec l’esprit de résistance. Quand j’ai commencé la campagne pour Paris, j’ai voulu une primaire, on m’a dit : «Casse-cou!» Elle a eu lieu et je l’ai gagnée. Ensuite, on a voulu m’empêcher de choisir mes têtes de liste, et je me suis pourtant entourée de ceux que je voulais, car je les pensais les meilleurs. On m’a dit : «Un accord avec les centristes, impossible!» Et je l’ai fait. Je suis mon chemin avec tous ceux qui veulent le progrès à Paris, je trace mon sillon.

Vos réflexions sur le métro («un lieu de charme» où «il y a des moments de grâce») ont été moquées ? Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La formule était sans doute maladroite. Mais il se trouve que, lorsque je prends le métro, ce qui m’arrive plusieurs fois par jour, les gens me parlent. Ce sont souvent de belles rencontres. Je l’ai dit parce que je le pense. Il faut croire que ce n’était pas médiatiquement correct.

Vous restez un «killer», une tueuse, comme vous l’avez dit dans une interview à la chaîne américaine NBC ?

En politique, quand on est une femme et qu’on parvient à faire entendre sa voix, quelque part on est une survivante. J’ai utilisé ce terme en réaction contre le cliché de la femme faible et indécise. Je me suis toujours battue. Pour échapper au destin que les hommes réservent le plus souvent aux filles, pour intégrer Polytechnique, pour être élue. Une confidence : pendant mon service militaire (NDLR : lors de l’entrée à Polytechnique), j’ai été bizutée ! Cela m’a donné de la force.

A la lecture des sondages, Anne Hidalgo reste la favorite. Votre victoire est-elle encore possible ?

Je prends toujours les sondages avec précaution. Mais quand je regarde le dernier publié (NDLR : Anne Hidalgo engrangerait 52,5% des voix et sa rivale UMP 47,5% au second tour, selon une enquête Ifop-Fiducial), je me dis qu’il n’y en a pas eu un aussi bon à Paris depuis bien longtemps.

Vous êtes toujours aussi sévère contre votre adversaire…

Je vois une municipalité sortante qui vit dans un monde magique où il n’y a que des fontaines d’eau pétillante, pas d’embouteillages, pas d’insécurité, pas de problèmes d’impôts, ni de pollution. En fait, Mme Hidalgo, c’est le furet du bois maudit. Les Parisiens sont en droit d’attendre de leur ville beaucoup plus que ce qu’elle ne leur donne aujourd’hui.

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