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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
18 décembre 2013

Jean-François Copé est accusé d'entretenir les divisions au sein de son parti

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Un an après la guerre Copé-Fillon, l'UMP n'est pas sortie des coups bas. Jean-François Copé a beau assurer qu'il s'efforce de «rassembler», le président du parti est accusé en interne de défendre les intérêts de ses seuls soutiens et de régler ses comptes avec ses rivaux.

Dernier épisode en date : des élus copéistes font courir le bruit que le maire de Meaux (Seine-et-Marne) envisagerait de disputer à Valérie Pécresse la tête de liste aux élections régionales en Île-de-France, qui auront lieu en 2015. «Il y a une logique et du sens, explique l'un d'eux. Copé a déjà été candidat en 2004 et son intérêt pour la région a toujours été manifeste». Si l'entourage du patron de l'UMP dément qu'il ait l'intention de concourir à ce scrutin, les partisans de Valérie Pécresse y voient une volonté de polluer la campagne de leur championne pour lui faire payer son soutien à François Fillon.

La députée des Yvelines, seule candidate déclarée pour reprendre la région au socialiste Jean-Paul Huchon, se montre remontée par ces bruits de couloir. «Nourrir les divisions, c'est la mort annoncée de l'UMP», met-elle en garde.

Son entourage suspecte M. Copé de vouloir déstabiliser une rivale potentielle pour les années à venir, comme il l'a déjà fait avec Nathalie Kosciusko-Morizet. Début novembre, M. Copé avait plongé dans l'embarras l'ancienne ministre de l'écologie en critiquant les conditions d'attribution du contrat écotaxe à la société Ecomouv. NKM, aujourd'hui candidate UMP à la Mairie de Paris, avait peu goûté cette sortie, qui avait donné du grain à moudre à son adversaire socialiste.

Lire aussi : L’UMP en quête de crédibilité pour 2017

Autre source de tensions : les investitures aux élections municipales et européennes. L'attribution des têtes de liste a donné lieu à un bras de fer entre MM. Copé et Fillon. «J'essaye de sauver quelques-uns de nos amis sur le point d'être éliminés par “JFC”», a par exemple écrit l'ex-premier ministre dans un SMS au député Bernard Debré, un de ses soutiens.

Si, en public, le président de l'UMP se pose en rassembleur, en coulisse, il mène la vie dure aux fillonistes. A Cannes, il a pesé de tout son poids pour défendre les intérêts de Philippe Tabarot, frère de sa fidèle alliée Michèle Tabarot, face au filloniste David Lisnard, poulain du maire sortant Bernard Brochand. Fait rarissime, aucune investiture n'a été accordée, alors que le parti la donne habituellement au successeur désigné par le sortant en cas de multiples candidatures.

Dans le 8e arrondissement de Paris, le président du parti a aussi tenté – en vain – d'imposer Charles Beigbeder, un de ses fidèles, en deuxième position sur la liste aux municipales face au député Pierre Lellouche, défendu par M. Fillon.

«AU BORD DE LA FRACTURE»

A Lyon, le filloniste Michel Havard, qui affrontera le maire socialiste Gérard Collomb, suspecte également le camp Copé d'avoir exercé «des pressions» pour lui barrer la route. Arrivé en tête de la primaire interne au premier tour, M. Havard a vu une coalition se montrer face à lui au second, autour du député copéiste Georges Fenech. A Fontainebleau (Seine-et-Marne), un copéiste a également été investi à la dernière minute face à un filloniste, à qui la tête de liste était promise.

Excédés par les «méthodes claniques» du président de l'UMP, certains proches de M. Fillon menacent. Ainsi Bernard Accoyer n'exclut pas de quitter l'UMP avec cinquante députés si le bras droit de M. Copé, Jérôme Lavrilleux, obtenait une place éligible aux européennes. «Nous préciserons nos intentions après les élections municipales. Notre décision dépendra des investitures et de la manière dont elles seront attribuées», a déclaré l'ex-président de l'Assemblée dans un entretien au Monde.

«En ce moment, on est au bord de la crise de nerfs et de la fracture», souffle un député filloniste. On se croirait revenu au temps du groupe dissident R-UMP, créé par les fillonistes fin 2012.

«Copé est tellement affaibli qu'il n'a qu'une obsession : placer ses potes et pourrir ses rivaux», déplore un député non aligné. Même chez ses soutiens, on reconnaît que le président du parti pourrait jouer plus collectif. «Jean-François devrait dépasser le clivage copéistes-fillonistes et se montrer plus ouvert en accordant parfois une investiture à un filloniste», juge un député copéiste. Pour un ancien ministre, «Copé devrait s'inspirer de Sarkozy, qui avait réussi à réunir l'ensemble de l'UMP en intégrant les chiraquiens».

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