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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
10 juin 2013

Moins de gaz de schiste que prévu en France

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Et de deux!

Deux ans après un premier rapport contesté et contestable, l’agence de statistiques du département américain à l’énergie (EIA) récidive. L’EIA a publié, aujourd’hui 10 juin, une nouvelle estimation des réserves mondiales de gaz de schiste.

Deux fois plus volumineux que la précédente mouture, le nouveau rapport, pesant quelques 730 pages, a étendu le champ d’action des experts: 42 pays étudiés (33 en 2011), 95 bassins géologiques passés au crible (48 en 2011) et 137 formations auscultées (contre 69).

Sans trop de surprise, les réserves «techniquement récupérables», en 2013, sont plus importantes qu’il y a deux ans. Les statisticiens de Washington les évaluent désormais à 208.000 milliards de mètres cubes, contre 190.000 précédemment. Il est vrai que la Russie (9e ressources mondiales) ne figurait pas dans le classement 2011.

Pour le pétrole de schiste, l’heure est aussi à l’inflation : ses réserves passant de 32 milliards de barils à 345.

Le top 10 des producteurs de gaz de schiste est dominé par la Chine (15% des réserves potentielles), l’Argentine (11%) et l’Algérie (10%). Le cas américain n’est pas tranché. Certains experts estiment que les réserves de l’Oncle Sam sont comparables à celles de la Chine, d’autres les jugent inférieures de moitié.

Et la France, peut-on se demander ? En 2011, l’EIA avait affirmé que l’Hexagone était, avec la Pologne, l'un des pays parmi les mieux dotés d’Europe en ces hydrocarbures non conventionnels. Fierté tricolore : nous étions classés à la 10ème place mondiale des réserves mondiales récupérables. Hélas, en deux ans, les estimations ont fondu comme neige sous les tropiques. Cette année, notre sous-sol n’est plus crédité que de 3.685 Mdm3 de gaz de schiste, contre 5.143 milliards, en 2011. Une baisse de 28%.

Même tendance en Pologne, où le potentiel gazier chute de 22%. Autre géant putatif à la peine : la Norvège. Le royaume scandinave qui se voyait doté de 2.371 Mdm3 de réserve se retrouve bien démuni. «Il n’y a pas suffisamment de données pour estimer raisonnablement la taille des réserves norvégiennes», précisent les auteurs du rapport 2013. Il y a deux ans, il y en avait alors «suffisamment».

Et voilà (re)posé le principal problème de cet inventaire : ses rédacteurs se basent, le plus souvent, sur la littérature (5 vieilles études pour la France) et non sur les résultats de forages d’exploration. Des forages qui ne sont d’ailleurs pas toujours très éclairants. Il y a deux ans, les Etats-Unis (où les forages se comptent en centaines de milliers) affichaient 25.000 Mdm3 de réserve. Aujourd’hui, les experts hésitent entre 19.000 et 33.000. Qui croire ?

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