Un plan d'urgence sans rallonge pour l'emploi

Le budget 2012 de l'emploi n'augmentera pas, en dépit du plan d'urgence annoncé le 18 janvier. A l'issue du sommet social, Nicolas Sarkozy avait dévoilé un train de mesures de 430 millions d'euros : contrats sans charge dans les TPE, CDD pour Pôle Emploi, etc. En précisant que ces dépenses seraient financées par redéploiement au sein du budget de l'Etat. Bercy avait ajouté qu'une partie de ces redéploiements se ferait au sein même du budget de l'emploi (10,2 milliards).

Il apparaît en fait que les 430 millions devront être intégralement trouvés au sein du budget de l'emploi, par des économies équivalentes. L'an dernier, à la même époque, le gouvernement avait décidé d'un coup de pouce de 500 millions pour l'emploi, représentant alors une vraie rallonge. Seule consolation pour la rue de Grenelle, elle est exonérée de l'effort imposé aux autres ministères suite à la révision à la baisse de la croissance : la mission emploi n'est pas concernée par les 1,2 milliard de crédits qui vont être annulés dans le collectif budgétaire. Le budget de l'emploi est donc stable quand les autres vont diminuer. Un autre poste est épargné : le budget recherche et enseignement, érigé en mission prioritaire depuis 2007.

Le collectif comprendra également l'apport en capital de la France au futur fonds de secours européen (MES). Paris doit contribuer à hauteur de 16,3 milliards d'euros, versés en cinq tranches. La France est prête à débloquer deux tranches d'un coup, comme l'Allemagne, pour envoyer un signal aux marchés.  « C'est une option sérieuse », indique le ministère du Budget (l'Union européenne ne s'est pas encore formellement mise d'accord). Cela implique une dépense de 6,5 milliards, sans effet sur le déficit public au sens de Maastricht mais qui dégradera le déficit budgétaire.

ÉTIENNE LEFEBVRE, Les Echos