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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
9 juillet 2015

Affaire Fillon-Jouyet : relaxe pour le secrétaire général de l’Elysée et les deux journalistes du «Monde»

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L’ex-premier ministre poursuivait le secrétaire général de l’Elysée et les journalistes en diffamation pour des propos qui lui étaient attribués dans le livre «Sarko s’est tuer».

Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont été relaxés des charges de diffamation, jeudi 9 juillet, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse.

La présidente du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier, a estimé que les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet devant les deux journalistes ne pouvaient être «reconnus diffamatoires». Mais elle a également estimé que les trois hommes avaient le bénéfice de la bonne foi et ne pouvaient donc être condamnés.

«Taper vite»

La plainte de François Fillon, ancien premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle 2017, avait été examinée, le 28 mai, en présence du plaignant. Elle faisait suite à la publication par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, fin 2014, du livre Sarko s’est tuer, puis dans les colonnes du Monde de la teneur d’un déjeuner qui s’était tenu le 24 juin entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon.

Ces deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon.

Selon les deux journalistes, il avait été question au cours de ce repas des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

A l’audience avait été lues, puis entendues, les dix minutes de conversation sur le sujet enregistrées par les deux journalistes lors de leur rencontre avec le secrétaire de l’Elysée, le 20 septembre 2014. Jean-Pierre Jouyet y affirmait que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de «taper vite», de lui «casser les pattes» alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie publique.

Bonne foi

Le tribunal a largement suivi les réquisitions de la procureure Annabelle Philippe, qui avait estimé que François Fillon pouvait considérer qu’il avait été gravement mis en cause. Mais elle estimait que l’intérêt général du travail des deux journalistes était évident, tout comme leur bonne foi.

Toutes les parties affichaient leur satisfaction après l’énoncé du jugement. Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de François Fillon, estimait que l’honneur de son client était sauf. Les propos étant reconnus diffamatoires, «Fillon est lavé». «Sa plainte n’a en rien été considérée comme abusive», insistait-il.

Les avocats des journalistes du Monde, Marie Burguburu, François Saint-Pierre et Christophe Bigot estimaient en revanche :

«Le tribunal reconnaît que les informations publiées par Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient exactes et d’intérêt général. Ils justifiaient une publication. Le tribunal dit clairement que les rencontres clandestines entre MM. Fillon et Jouyet n’avaient pas à demeurer secrètes comme le demandait M. Fillon. Il était également important de faire connaître au public, et c’est ce qui se trouve dans la réponse de M. Jouyet à Fillon lors de ce déjeuner, que François Hollande avait affirmé ne pas vouloir interférer dans les procédures judiciaires».

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