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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
26 mai 2015

Sarkozy accuse Hollande d’avoir voulu empêcher l’UMP de se rebaptiser «Les Républicains»

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Lors d'un meeting au Havre, le chef de file du parti de droite a lancé une nouvelle salve de critiques à l'encontre de la majorité.

Nicolas Sarkozy a défendu mardi 26 mai lors d'un meeting au Havre (Seine-Maritime) le nom qu'il a voulu pour son parti, quelques heures après que la justice a autorisé l'UMP à s'appeler "Les Républicains". Le tribunal des référés de Paris a rejeté mardi en début d'après-midi le recours lancé par des partis ou associations de gauche et 143 particuliers, visant à remettre en cause la légalité du nouveau nom voulu par l'ex-chef de l'Etat pour son parti.

L'ancien chef de l'Etat a accusé son prédecesseur -en l'appelant de manière ironique "Moi je"- d'avoir été à l'origine de cette procédure judiciaire. "Je n'avais pas prévu que 'Moi je' voudrait choisir le nom de notre famille politique (…) A-t-on déjà vu un président de la République fixer le nom du grand parti d'opposition ?", s'est-il indigné. "Les gens qui n'ont pas de courage et pas de convictions, ils essaient de gagner sur tapis vert en allant devant la justice".  "Manque de chance !", a-t-il ironisé, avant de s'adresser directement à M. Hollande : "Je veux dire à 'Moi je' qu'il peut être sûr de garder le nom de socialiste car nous, on est pas socialiste, pas communiste et on n'a pas envie de le devenir !"

M. Sarkozy a lancé une nouvelle salve à l'encontre de la majorité : "A gauche, ils sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes".  "Quand le général de Gaulle avait créé le Rassemblement du Peuple français, cela n'empêchait pas les gens de se sentir profondément français même s'ils n'étaient pas adhérents du parti du Général", a-t-il fait valoir.

"J'AI BESOIN DE VOUS"

L'ex-chef de l'Etat a surtout tenté de convaincre les quelque 600 personnes présentes de la nécessité de rebaptiser l’UMP "Les Républicains", lors du congrès de refondation du parti, qui se déroulera le 30 mai porte de la Villette à Paris. "On doit se rassembler. J'ai besoin de vous. J'ai besoin que vous soyez les plus nombreux possibles à voter parce que l'on va montrer au pays que les Républicains ont décidé de représenter la France", a-t-il déclaré en direction de ses partisans.

Près de 200 000 adhérents sont appelés à ratifier le nom, les nouveaux statuts et la composition du futur bureau politique lors d'une consultation interne, jeudi et vendredi. Or, beaucoup restent attachés à la bannière UMP et ne sont guère enthousiastes à l'idée d'en changer. Selon un sondage Harris Interactive publié vendredi, 68 % des Français et 40 % des sympathisants UMP estiment qu' "un parti politique ne devrait pas avoir le droit de s'approprier le mot 'Républicain'".

Reste qu'en acceptant de laisser les adhérents voter, M. Sarkozy prend le risque de voir ses propres troupes rejeter le nouveau nom qu'il a choisi. Sachant que le résultat tombera la veille du congrès, un vote négatif pourrait apparaître comme une défaite pour le successeur de Jean-François Copé à la tête de l'UMP. Et ainsi gâcher la fête prévue samedi, alors qu'affiches et documents estampillés "Les Républicains" ont déjà été produits...

"LIBERTE DES DEBATS"

Pour convaincre la base UMP, M. Sarkozy avait choisi de se rendre au Havre dans la ville du juppéiste Édouard Philippe. Un choix symbolique : ce proche d'Alain Juppé était le seul membre du bureau politique à s'être abstenu lors du vote sur le nom, le 5 mai. Fin avril, il avait jugé "très contestable" le choix du nom, "Les Républicains", en reprochant à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République. Pour M. Philippe, les membres du parti de droite ne peuvent se présenter comme les seuls Républicains car "un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant". Une critique formulée aussi bien à droite qu'à gauche et chez des intellectuels comme l'historien Jean-Noël Jeanneney, qui a dénoncé "une captation d’héritage" de la part de l’UMP.

A la tribune, le maire du Havre a assumé sa position critique. "J'ai participé à la création de l'UMP en 2002 avec Alain Juppé. A l'époque, vous étiez toujours vigilant, loyal et libre dans votre expression", a-t-il déclaré en direction de M. Sarkozy, avant de lancer sur un ton ironique : "J'ai beaucoup appris... C'est la ligne que je me suis fixée : la liberté d'expression car on ne peut pas créer le parti du 21e siècle sans la liberté des débats".

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