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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
20 mai 2015

A l'UMP, Sarkozy se met à l’art de la synthèse avec son nouveau bureau politique

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Les dirigeants de l’UMP ont validé mardi 19 mai la composition du futur bureau politique, instance stratégique du parti. M. Sarkozy a dû composer pour ne fâcher personne.

Surtout ne fâcher personne pour ne pas froisser son nouveau costume de rassembleur : depuis son retour à la tête de l’UMP fin novembre, Nicolas Sarkozy se rêve en chef d’une famille rassemblée «sans sectes, ni chapelles» et en pacificateur d’une formation traumatisée par les duels. Un atout dont il compte se servir plus tard, par exemple au moment de dévoiler ses ambitions personnelles.

En attendant, cette stratégie tourne au casse-tête. Depuis deux semaines, Nicolas Sarkozy construit en effet dans les coulisses la composition des instances de son futur parti, Les Républicains. Et, dans un parti écartelé par les écuries présidentielles, il doit composer avec les différentes tendances et soigner ses rivaux. Mardi 19 mai, les dirigeants de l’UMP ont ainsi validé à l’unanimité la liste du prochain bureau politique qui sera soumise au vote des militants, les 28 et 29 mai avant le congrès de refondation.

Une liste qui démontre un réel art de la synthèse. Nicolas Sarkozy a bien sûr conservé dans cette instance de décision ses fidèles, notamment Brice Hortefeux, Henri Guaino et Nadine Morano, tout en faisant revenir des personnalités comme la députée européenne Rachida Dati ou son ami le sénateur Pierre Charon. Mais il a bien fallu intégrer les proches des ténors. Fort de ses 29,18 % lors de l’élection à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire a réussi à intégrer la maire du 9e arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, le président du conseil départemental de l’Eure, Sébastien Lecornu, la députée de la Moselle Anne Grommerch, le maire de Reims, Arnaud Robinet, tout en conservant ses fidèles, les députés Laure de La Raudière, Thierry Solère et Franck Riester.

Restreindre les ambitions sans fâcher

Alain Juppé renforce, lui, ses troupes avec la nomination de la sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller, du député de Savoie Hervé Gaymard, chargé du projet du maire de Bordeaux, ou encore le député de la Marne Benoist Apparu, qui rejoignent le maire du Havre, Edouard Philippe. Xavier Bertrand et François Fillon conservent, eux, leurs soutiens.

Mais cette tambouille politicienne ne s’est pas faite sans mal. Il a fallu faire de la place à ces nouveaux et Nicolas Sarkozy ne voulait surtout pas se mettre à dos les anciens membres. Il a donc décidé de ne pas trancher en reconduisant quasiment tous les membres sortants, quitte à inventer une nouvelle catégorie d’appartenance. Outre les membres de droit (anciens premiers ministres, président du Sénat), le nouveau bureau politique passera de 60 à 80 membres, qui devraient être répartis en trois collèges (parlementaires, élus locaux, représentants des fédérations). Le président de l’UMP y a ajouté le collège des membres invités, ce qui lui a permis de recaser des personnalités comme Eric Ciotti ou les anciens présidents de l’Assemblée nationale Patrick Ollier et Bernard Accoyer.

Cela a également obligé les ténors à refréner leurs ambitions. Depuis deux semaines, ces derniers avaient proposé à l’ancien chef de l’Etat des listes de noms (une vingtaine pour Bruno Le Maire, une quinzaine pour Alain Juppé). «C’était n’importe quoi. Certains nous proposaient des personnalités clairement pas au niveau politiquement comme leur community manager [responsable des réseaux sociaux]», critique un proche du président de l’UMP. Mardi matin, lors d’une réunion avec notamment les anciens premiers ministres, Bruno Le Maire et Hervé Mariton, M. Sarkozy leur a annoncé qu’il leur faudrait laisser de la place aux anciens. Constatant qu’il n’avait plus que trois de ses proches dans la liste, Alain Juppé s’y est opposé. Les deux rivaux se sont finalement entendus lors d’un coup de téléphone et le maire de Bordeaux a pu caser six de ses proches. «Sarkozy est malin. il restreint l’espace des autres tout en ne fâchant pas les anciens», analyse un proche de Bruno Le Maire.

La commission nationale d’investiture, autre instance stratégique, a servi de lot de consolation à certains proches des ténors, tels le président du conseil départemental de l’Ain, le lemairiste Damien Abad, ou encore le député européen juppéiste, Arnaud Danjean. «Tout ça sert à se compter et à se rassurer psychologiquement. Mais ça ne veut rien dire car, avec la primaire, les lignes politiques peuvent bouger dans les mois à venir. Certains rejoindront Juppé, d’autres Le Maire», estime le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère.

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