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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
2 mai 2015

Dans les coulisses du Sarkothon

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A l'été 2013, l'opération a permis de faire face au non-remboursement des frais de campagne du candidat Sarkozy. Les juges épluchent la liste des 133 000 donateurs.

Le "sarkothon" ou l'interminable feuilleton... Nicolas Sarkozy croyait en avoir fini avec les désagréments judiciaires liés à cette collecte de fonds lancée à l'été 2013 par l'UMP en vue de pallier le non-remboursement des frais de campagne du candidat battu en 2012 décidé par le Conseil constitutionnel, le 4 juillet 2013. Et voici que les juges, saisis en octobre 2014 d'une instruction pour "abus de confiance", "recel" et "complicité", reviennent à la charge. Ils ont exigé de l'UMP la communication de l'identité des 133000 donateurs ayant participé à l'opération de sauvetage financier du parti.

La liste intégrale a été transmise aux magistrats. A eux de déterminer si des irrégularités ont été commises lors de cette opération hors norme.

En moins de trois mois, à l'été 2013, 12 millions d'euros sont entrés dans les caisses du parti. Selon des sources internes à l'UMP, moitié par chèque, moitié par carte bancaire, le don moyen s'est élevé à environ 90 € par personne. La mobilisation a été exceptionnelle, explique-t-on à l'UMP pour justifier cette réussite. En quelques jours, près de 3 millions d'euros de chèques ont été déposés. L'enthousiasme des sympathisants ne s'est pas démenti pendant tout l'été. Une bizarrerie chronologique révélée par L'Obs a toutefois pu attirer l'attention des juges.

Des documents comptables laissent apparaître l'encaissement de 4 millions d'euros à la date du 1er juillet 2013, trois jours avant la décision d'invalidation des comptes de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel. Et donc avant même le lancement du sarkothon!

Vérification faite, une erreur individuelle d'écriture comptable au sein du personnel du parti est à l'origine des interrogations. Cet argent a bien été remis par les donateurs, puis versé sur le compte bancaire de l'UMP le 15 juillet, et non le 1er, comme il est indiqué à tort sur le document suspecté.

Une "régularisation" qui n'a pas mis fin à l'action judiciaire

Lors du face-à-face de l'ancien président de la République avec les juges, le 1er avril, c'est un autre volet du dossier qui a été abordé. L'UMP s'est substituée à Nicolas Sarkozy pour régler les 363 615 € de pénalité personnelle que le Conseil constitutionnel a infligée au candidat en raison du dépassement du plafond des comptes de campagne. Après son élection à la tête du parti, Nicolas Sarkozy a signé un chèque du même montant, à l'ordre de l'UMP. Mais cette "régularisation" n'a pas suffi à éteindre l'action judiciaire, d'autant que plusieurs experts et juristes ont alors assuré que la pénalité aurait dû être payée par le candidat à défaut de tout autre.

Convoqué pour être mis en examen, l'ex-chef de l'Etat a finalement été placé sous le statut de témoin assisté. Son avocat, Me Thierry Herzog, a pu convaincre les juges sur deux points. Nicolas Sarkozy n'a pas pu se rendre coupable d'un abus de confiance à l'égard de l'UMP. Car la collecte du sarkothon a rapporté 1 million de plus qu'il n'était nécessaire pour couvrir le non-remboursement des dépenses de campagne. Or le montant de la pénalité n'est que de 363 615 €. Il est donc impossible de considérer que la formation politique a subi un quelconque préjudice.

En outre, l'avocat a pu s'appuyer sur une note du ministère de l'Economie et des Finances d'octobre 2014. Celle-ci valide le virement effectué par l'UMP le 30 septembre 2014 à la place de Nicolas Sarkozy, à l'aide d'un argumentaire précis. Ces éléments font espérer à l'actuel chef de l'UMP un non-lieu. A moins que l'examen de la liste des donateurs du sarkothon ne laisse surgir de nouveaux soupçons.

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