8 femmes élues présidentes de conseils départementaux dans 98 départements

Le jour du premier tour des élections départementales nous nous interrogions La parité sera effective dans les conseils départementaux. Et pour les présidences ?

Aujourd’hui nous savons que sur les 98 conseils départementaux élus, seuls huit ont une présidente, alors qu’elles étaient quatre en fin de mandat dans les départements renouvelés. Si Danielle Chuzeville, UDI du “Nouveau Rhône” et Marie-Françoise Pérol-Dumont, PS de Haute Vienne ne se sont pas representées, les deux présidentes sortantes qui se représentaient sont réélues.

A la Réunion, Nassimah Dindar élue à la tête d’une confortable majorité de de droite avait réussi à rester présidente avec l’appui de la gauche quand l’UMP avait tenté de la débarquer en 2008. Adhérant ensuite à l’UDI, elle redevient présidente avec l’appui d’une forte majorité de droite. Nul doute qu’il y a une certaine habileté dans ce parcours, sans doute plus que de convictions. Notons que dans son discours d’investiture elle affirme “Nous devons passer de la solidarité sociale à la solidarité économique” en citant en exemple le travail réalisé sur la filière du bois de goyavier.

Dans les Pyrénées Orientales, c’est la socialiste Hermeline Malherbe qui est confortablement réélue après l’échec de la forte offensive du FN dans le département le plus méridional de France.

Parmi les nouvelles présidentes, dans l’ordre de population des départements.

Dans les Bouches du Rhône Martine Vassal, députée UMP, deuxième adjointe de Marseille en charge desrelations internationales et européennes­, conseillère communautaire, et élue dans le canton Marseille 10a mis fin à l’ère Guérini, en étant élue présidente avec 32 voixsur 58.

Dans le Finistère Nathalie Sarrabezolles, socialiste, conseillère départementale de Guipavas, succède à Pierre Maille, également socialiste qui avait décidé de ne pas se représenter. Cette élection se situe dans la suite logqiue de la démarche des socialistes finistériens qui n’avaient pas attendu le changement de mode de scrutin pour mettre des femmes en position d’être élues au conseil général et avait même en 2011 désigné sept femmes sur onze Vice-Présidentes, ce qui imposera an 2015 d’en réduire la part ! (voir Des Vices Présidents de Conseils Généraux. Où sont les Vice-Présidentes ?).

Dans le Doubs Christine Bouquin est devenue la première femme présidente d’un département qui a changé de majorité. Maire de Charquemont, présidente  départementale de l’association des maires du Doubs, elle est élué dans le canton de Maiche et classée Divers Droite.

En Guadeloupe, Josette Borel-Lincertin est élue avec 32 voix sur 42, succédant à Jacques Gillot qui a été vaincu dans cette élection par les socialistes et leurs alliés, sous l’impulsion de Victorin Lurel. La nouvelle présidente du département avait présidé la région pendant que Victorin Lurel était au gouvernement entre 2012 et 2014.

En Creuse, conquête assez inattendue de la droite, Valérie Simonet, élue UMP dans le Canton d’Auzancesa gravi progressivement les échelons.Plus jeune et la seule femme de l’assemblée départementale en 2004, maire de Bussière Nouvelle depuis mars 2008, Vice-présidente de la communauté de communes d’Auzances-Bellegarde en 2008, présidente du Pays de Combrailles en marche en 2010, puis réélue aux cantonales de 2011.

En Lozère, seul département ayant basculé de droite à gauche Sophie Pantel est élue présidente, après avoir gagné un bras de fer avec Alain Bertrand sénateur maire de Mende qui souhaitait faire barrage à sa candidature. L’évolution est d’autant plus notable que ce département était parmi les 18 qui avaient en 2011 un exécutif totalement masculin. Élue dans le canton de Saint-Étienne du Valdonnez, elle est vice présidente de la région Languedoc Roussillon.

On a bien senti les réticences à voie des femmes accéder au plus haut niveau de responsabilité comme l’illustre la situation du Lot. Dans ce département demeuré à gauche sans discussion (30 élus de droite, 4 élus de droite) Geneviève Lagarde, conseillère départementale de Cahors 2 avait été désignée par les militants socialistes comme la future présidence. Son adversaire battu dans le vote interne, le président sortant Serge Rigal, élu dans le canton Causse et Bouriane, s’est quand même présenté et a été élu par  24 voix en sa faveur, 9 en faveur en de Geneviève Lagarde et un bulletin blanc. Cet épisode rappelle celui qui avait vu dans le Puy de Dôme Serge Gouttebel être élu contre la candidate désignée par les militants socialistes du département, Michèle André, ce qui montre que même avec des conseils départementaux paritaires, les réflexes machistes subsistent.

Et on peut constater qu’une femme peut être désignée comme candidate quand on sait qu’elle va perdre. C’est ainsi que Jean-Michel Baylet, PRG, n’a pas présenté sa candidature dans le Tarn et Garonne, marquant la fin d’une dynastie et  laissant à Marie Claude Nègre le “privilège” d’être battu par le dissident de son parti soutenu par la droite, Christian Astruc.

Notons enfin que Josette Manin demeure président du conseil général de Martinique jusqu’à la mise en place de l’assemblée unique en décembre et que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a également par le fonctionnement institutionnel très particulier de la capitale le statut de présidente de conseil général, ce qui fait qu’on eut parler de 10 présidentes sur 102 départements (voir Nous avons, de fait, 102 départements. La réforme territoriale qui voulait les supprimer aboutit à en créer un !).

Nous en sommes donc à 8 sur 98 ou à 10 sur 102. On pouvait s’attendre à mieux, surtout à droite avec la vague de départements gagnés, même si l’élection de Martine Vassal à la tête d’un département aussi important que les Bouches du Rhône a un aspect emblématique. Il faut en tous cas saluer l’outre-mer avec 3 présidentes dur 5.