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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
7 février 2015

Législative du Doubs : sujet tabou au conseil national de l'UMP

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Quasi tous les dirigeants ont pris soin de ne pas revenir sur le sujet qui a fracturé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel PS-FN, dimanche, dans le Doubs.

Après avoir affiché ses divisions toute la semaine autour de la législative partielle dans le Doubs, et alors que l'autorité de Nicolas Sarkozy a été contestée, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) tient son conseil national, samedi 7 février. A la tribune siègent, autour du président de la formation de droite, les principaux dirigeants : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Brice Hortefeux. Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé doivent eux prononcer un discours dans l'après-midi, avant que le président du conseil national, Jean-Pierre Raffarin, et celui du parti, Nicolas Sarkozy, closent cette journée.

Devant plusieurs centaines de cadres, le parlement du parti consacre la matinée à trois thèmes principaux : l'économie, l'Europe et les sujets régaliens. A la tribune, la quasi-totalité des dirigeants ont pris la parole pour évoquer ces thèmes, en prenant soin de ne pas revenir sur le sujet qui a divisé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel Parti socialiste contre Front national, dimanche, au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Mais l'ombre de ce scrutin plane tout de même au-dessus de cette réunion.

Laurent Wauquiez a mis les pieds dans le plat, réaffirmant sa position en faveur du «ni-ni» dans son discours. Soit la stratégie que le parti a choisie mardi lors de son bureau politique. «Je ne vote pas socialiste, car je n'ai pas les mêmes idées que les socialistes», a-t-il redit à la tribune, ajoutant qu'il ne votait pas FN non plus. «Notre famille politique mérite mieux que d'être les supplétifs du PS et du FN», a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. «Ce qui mine l'UMP, c'est la confusion entre la droite et la gauche, avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, publié samedi, et c'est sur cette confusion que prospère le Front national».

Une manière d'assumer son désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il entretient des relations exécrables. Celle-ci a appelé, comme Alain Juppé, à voter en faveur du candidat PS dans le Doubs. Dans une interview au Figaro parue samedi, Mme Kosciusko-Morizet réaffirme sa position et plaide pour une consultation des militants. «C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée», affirme-t-elle.

SUJET TABOU

En coulisse, le débat se poursuit également. Des élus s'étonnent que le sujet qui est dans toutes les têtes soient peu évoqué, alors que l'ensemble de la direction est réunie. «Ce matin, on aurait dû avoir un vrai débat sur la position des uns et des autres sur la question du “ni-ni”, estime par exemple le député filloniste Jérôme Chartier. On a voté pour le “ni-ni” mardi, mais on aurait dû trancher la question de savoir s'il est opportun pour un parti politique de donner une consigne de vote. Le conseil national aurait été une bonne occasion».  «Cette réunion ne sert à rien. On va parler de sujets économiques après cette semaine marquée par le FN ? Un conseil national doit être politique et répondre aux questions politiques», renchérit un proche de Bruno Le Maire.

Malgré une semaine compliquée, il n'a pas été question de changer l'ordre du jour. «Le conseil national n'est pas le lieu pour réfléchir à ce que nous devons faire après une défaite dans une circonscription. Il est le point de départ d'un travail de fond et de réflexion sur le diagnostic et sur les marges de manœuvre des politiques. Il doit poser des jalons, planter le décor», explique Geoffroy Didier, secrétaire national à l'animation interne.

Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, estime lui qu'il ne faut plus revenir sur le «ni-ni» mais il n'exclut pas un vote des militants : «Pourquoi ne pas faire voter les militants sur une batterie de questions, comme le choix du nom de la future formation mais aussi sur la stratégie face au FN» ?

Pendant la table ronde consacrée à la «crise du système économique», un conseiller national de l'UMP a également pris la parole pour aborder la question taboue de la matinée : «Je veux revenir sur ce qui s'est passé dans le Doubs. Nous avons perdu car le FN et le PS ont un projet débile, mais ils en ont un. Nous, nous sommes en train de le construire, mais quand on va revenir au pouvoir, il va falloir l'appliquer vite».

Nicolas Sarkozy, lui, a pris la parole à plusieurs reprises — notamment sur l'Ukraine — en prenant soin de ne pas aborder ce sujet. Il s'est posé en garant de l'unité du parti, endossant à nouveau son costume de rassembleur : «Le malheur d'un parti politique, ce n'est pas d'avoir trop de talents, c'est de ne pas donner la parole à ses talents».  L'ancien chef de l'Etat paie dans les sondages cette semaine, où son leadership a été contesté. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien, publié samedi, 68 % des Français estiment que son autorité a été remise en cause. Les sympathisants de droite sont 54 % à être de cet avis.

Nicolas Sarkozy met en garde contre la résurgence d'une «guerre froide»

Le président de l'UMP a déclaré que la France ne voulait pas d'une nouvelle «guerre froide» entre l'Europe et la Russie et qu'on ne pouvait «pas reprocher à la Crimée d'avoir choisi la Russie». «Nous avons une civilisation en commun avec la Russie. Les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l'Europe avec la Russie», a argué Nicolas Sarkozy, pour qui l'Ukraine «doit garder sa vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Elle n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne».

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