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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
29 janvier 2015

A Tourcoing, Sarkozy appelle à un «nouveau contrat d’intégration»

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Retrouver le bon air de la campagne électorale pour recevoir une bonne bouffée de chaleur partisane : jeudi 29 janvier, trois jours après avoir rencontré Angela Merkel à Berlin, Nicolas Sarkozy a effectué son premier déplacement en France depuis son élection à la tête de l’UMP, le 29 novembre 2014. Après avoir dialogué avec des médecins, l’ancien chef de l’Etat a été accueilli au théâtre Raymond-Devos de Tourcoing (Nord) par des militants ravis de lui chanter «joyeux anniversaire». Nicolas Sarkozy a fêté ses 60 ans mercredi 28 janvier.

Au cours de ce meeting, M. Sarkozy a ciblé l’exécutif en revendiquant son droit à la critique. Malgré le danger terroriste qui pèse sur la France, la fin de l’unité nationale est définitivement actée. «Qu’est ce que c’est l’unité nationale ? Ce n’est pas une petite bouteille de chloroforme pour chacun des parlementaires de l’opposition et pour le président de l’UMP», a lancé l’ancien président de la République.

«Ça ne peut pas continuer comme cela»

Critiquant la loi Macron qui cible les notaires mais épargne «les dockers qui ont ruiné le port de Marseille», ou réactivant ses thèmes de campagne comme la renégociation de l’espace Schengen ou la fin de l’aide médicale d’Etat, le président de l’UMP est surtout revenu sur les récentes annonces de l’exécutif en matière de lutte contre le terrorisme. «Quelles sont les décisions que vous avez prises pour nous protéger ?», a lancé l’ancien chef de l’Etat en demandant à Manuel Valls de débloquer 150 millions d’euros pour payer des heures supplémentaires aux forces de police. Une idée qu’il avait déjà énoncée sur France 2 mercredi 21 janvier.

Deux semaines après avoir publié les douze mesures préconisées par son parti sur le sujet, M. Sarkozy n’a pas fait de nouvelles propositions. Mais il a répété l’impératif de renforcer les pouvoirs des services de renseignement qui «doivent pouvoir piéger une voiture suspecte» et «aller dans une cité perquisitionner une cave quitte à en informer la justice a posteriori». Revenant, dans la foulée de cette analyse sécuritaire, sur l’immigration, il a demandé un «nouveau contrat d’intégration». «Ça ne peut pas continuer comme cela. La liberté de circulation en Europe, ce n’est pas la liberté d’installation de tous les gens du monde en Europe», martèle-t-il, tout en refusant l’idée d’un continent fermé car «les civilisations sont mortes de la consanguinité, pas de la mixité».

«L’impératif est l’apaisement»

Acclamé par ses partisans, le président de l’UMP a bien l’intention de se poser comme le premier opposant à la majorité à moins de deux mois des élections départementales. Car il sort d’une période compliquée. Depuis la fin des attentats, il a pris soin de ne pas briser l’unité nationale et «d’être à la hauteur des événements que vous avez traversés» tout en essayant d’exister politiquement. Que ce soit en jouant des coudes lors de la marche républicaine ou en insufflant l’idée de la peine d’indignité nationale pour les terroristes. Peine perdue, c’est l’expression «d’apartheid social» prononcée par le premier ministre qui a provoqué le débat et donné le tempo de l’agenda médiatique. La cote de popularité de l’ex-chef de l’Etat a faibli à cette occasion, selon un sondage de l’IFOP pour Paris Match et Sud Radio.

D’après cette étude, l’ancien président de la République, qui affectionne pourtant les thématiques sécuritaires, perd 4 points (38 % d’opinion favorables) alors que Manuel Valls gagne 5 points (60 %). Le premier ministre devient la deuxième personnalité préférée des Français, derrière… Alain Juppé. «Laissez les éditorialistes éditorialiser», a demandé M. Sarkozy, critiquant les commentateurs qui s’adonnent à «une danse macabre sur fond de sondage». «Les sondages ne nous intéressent pas quand 17 de nos compatriotes ont perdu la vie», a estimé le président de l’UMP.

Nicolas Sarkozy devrait intensifier ses déplacements en France dans les semaines à venir. Il pourrait en effectuer un par semaine sans se lancer dans une frénésie médiatique. L’idée est toujours de chercher le bon équilibre entre son rôle d’opposant et sa stature d’homme d’Etat. «Il faut montrer l’image d’un parti qui n’est pas excité, pas énervé. L’impératif est l’apaisement, et de travailler sur le fond. La course sera longue», commente Marc-Philippe Daubresse, député du Nord.

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