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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
29 novembre 2014

A l’UMP, Le Maire vole le Graal du renouveau à Nicolas Sarkozy

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À l’UMP, la vedette, ce soir, c’est Bruno Le Maire. Certes, le quadra qui promettait de nettoyer les écuries d’Augias sans jeter aux orties le nom de l’UMP n’a pas obtenu le second tour qu’il espérait. Mais avec près de 30 % des suffrages exprimés, sur fond de participation record (57 %) l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy s’impose comme l’homme fort de sa génération. Il prive du même coup l’ancien chef de l’Etat d’un retour éclatant parmi les siens, tout en laissant loin derrière Hervé Mariton (6,3 %).

Nicolas Sarkozy est élu président de l’UMP avec 64,5 % des voix. Ses partisans souligneront que là est l’essentiel : être élu. Mais dix ans plus tôt, le même homme qui avait quitté le ministère de l’intérieur pour prendre les rênes du parti puis se faire élire président de la République avait réuni sur son nom 85,09 % des suffrages. Il avait face à lui, comme aujourd’hui, deux candidats (en l’occurrence Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin).

Cette déperdition de plus de vingt points en dix ans signe un fait majeur: la droite a beau avoir le culte du chef, la magie «Sarkozy» n’opère plus comme avant . L’étoile a pali. Elle s’est abîmée dans la défaite présidentielle de 2012 et dans l’affaire Bygmalion qui a jeté le déshonneur sur l’UMP. Quoi qu’en dise l’ancien président de la République, cette affaire est étroitement associée au financement de sa campagne présidentielle de 2012.

La guerre des droites peut commencer

Dans un parti traumatisé par les affaires, Bruno le Maire a habilement joué la carte giscardienne du «changement dans la continuité». Le député de l’Eure est parti tôt en tournée et a fait campagne sur trois thèmes : la fierté d’être de droite, la volonté de tenir ses engagements, la nécessité de restaurer le crédit de son parti. Jamais il n’a attaqué de front Nicolas Sarkozy mais en creux c’était bien le procès du sarkozysme qu’il instruisait, insensible au piques de l’ancien président qui moquait en retour le manque de fantaisie de «cet énarque» sachant parler «allemand».

Pour son retour, Nicolas Sarkozy a lui hésité entre trois rôles difficilement compatibles : l’ancien président au-dessus de la mêlée, le bâtisseur d’un nouveau parti de la droite et du centre, l’homme de la droite dure donnant à la base la plus radicale ce qu’elle lui demandait. Le tout pour s’apercevoir que ce noyau dur s’était beaucoup réduit

L’audace de Bruno Le Maire, sa volonté de s’imposer comme le premier des quadras en osant défier l’ancien président n’expliquent pas tout. ll n’est pas du tout impossible que dans le secret des urnes, Bruno Le Maire ait bénéficié de l’appui des troupes de tous ceux qui à l’UMP ne veulent pas voir revenir dans le jeu l’ancien président de la République et ils sont légions ! Si bien que ce samedi 29 novembre la situation au sein de l’UMP est à la fois nette et très compliquée :

Nicolas Sarkozy est élu président de l’UMP mais sur les rangs de la primaire présidentielle de 2016 où figurent déjà Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand, un nouveau concurrent a pointé le nez. Avec une thématique nouvelle : le renouveau.

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