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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
12 novembre 2014

Affaire Fillon-Jouyet : le spectre du "cabinet noir"

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L'affaire Jouyet a ranimé les pires soupçons sur une cellule secrète installée à l'Élysée. Il est vrai qu'il s'agit d'une - mauvaise - habitude sous la Ve République.

Hollande 02

Déjà en 2013, Nicolas Sarkozy était persuadé de l'existence d'un "cabinet noir" autour de François Hollande. C'était après que des recherches eurent été effectuées dans les archives électroniques de l'ancien président. Mais l'accusation était fantaisiste : l'Élysée répondait seulement à trois réquisitions envoyées par des juges d'instruction. Avec l'affaire Jouyet, le soupçon est de retour, exacerbé.

Pourtant, il est peu plausible que le secrétaire général et ami intime du président anime une cellule destinée à pilonner par tous les moyens la droite, et plus précisément Sarkozy. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas taillé pour la mission : une bourde suivie de deux démentis qui se contredisent, cela relève plus des Pieds nickelés (Tristan Bernard) que du Prince (Machiavel) !

Mais voilà, en France, le cabinet noir est une vieille institution, qui remonte à Richelieu. Tombé en désuétude, il est réapparu sous François Mitterrand, à la faveur des écoutes de l'Élysée : les conversations de plus d'un millier de personnes ont été écoutées pour protéger les secrets de famille du président socialiste.

Basse police

Quand Jacques Chirac est au pouvoir, tout est bon pour protéger le chef de l'État des affaires judiciaires et pour déstabiliser ses adversaires, en premier lieu Lionel Jospin et... Nicolas Sarkozy. Sous la protection de Dominique de Villepin, le patron des Renseignements généraux Yves Bertrand remplit des carnets à spirales de notes sur la vie des autres. Jamais le terme de basse police n'a aussi bien porté son nom. C'est à la faveur des révélations sur ces fameux carnets que le terme de "cabinet noir" réapparaît avec insistance.

Si Nicolas Sarkozy emploie, aujourd'hui, ce terme à propos de l'Élysée de Hollande en l'absence d'éléments véritables, c'est parce qu'il en a soupé sous Chirac. Mais est-il exempt lui-même de tout reproche ? C'est sous son règne qu'a éclos, par exemple, l'affaire des fadettes : le successeur d'Yves Bertrand, Bernard Squarcini, a demandé, de sa propre initiative assure-t-il, à ses services de pister les appels d'un journaliste du Monde, Gérard Davet, qui est aujourd'hui l'un des deux auteurs du "scoop" Fillon-Jouyet. À l'époque, il était l'auteur de révélations embarrassantes pour le pouvoir dans l'affaire Bettencourt.

Le plus désolant dans ces suspicions à répétition sur un hypothétique "cabinet noir", c'est que tous les acteurs politiques, en France, semblent en avoir intégré l'existence quand ils sont dans l'opposition. Pour mieux en profiter quand ils ont les commandes ?

Sophie Coignard

La Caricature de Daniel Hue

Cabinet noir

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