Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
30 octobre 2014

Le projet radical de Nicolas Sarkozy pour transformer l’UMP

Logo Le Monde

Suite à sa probable élection à la présidence de l’UMP, lors du scrutin prévu le 29 novembre, Nicolas Sarkozy promet de changer le parti «du sol au plafond» en le refondant dans «un grand rassemblement». La date de ce changement est désormais programmée. La formation de «la droite et du centre», fondée en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, n’a plus que cinq mois d’espérance de vie.

Selon nos informations, M. Sarkozy projette d’enterrer l’UMP après les élections départementales, prévues fin mars 2015. En remplacement, un nouveau mouvement verra le jour avec un nouveau nom. Objectif de l’opération : donner une virginité à un appareil politique discrédité par la guerre Copé-Fillon et englué dans l’affaire Bygmalion. M. Sarkozy rêve de transformer le parti en miettes de Jean-François Copé en une machine de guerre électorale lui permettant de reprendre l’Elysée en 2017.

L’organisation de cette UMP relookée sera profondément modifiée. Principal changement : un fonctionnement décentralisé. L’ex-président de la République ne veut plus que le siège parisien impose des décisions aux fédérations, de manière verticale, sans discussion. Pour donner plus de poids aux 268 341 adhérents, il promet de les laisser trancher des investitures disputées, à chaque élection locale ou nationale, en généralisant le principe de primaires dans le territoire concerné. Par exemple, si deux candidats se disputent une tête de liste pour les élections régionales, ce seront les adhérents de ladite région qui seront amenés à voter pour les départager.

Méthode participative

L’autre grande nouveauté, c’est la volonté d’associer la base du parti à la construction du projet présidentiel. M. Sarkozy a l’intention d’organiser des conventions portant sur un thème précis pour faire émerger des pistes de réforme, qui seront ensuite soumises à l’approbation des militants. Lesquels devraient pouvoir voter par Internet, avant que l’ancien chef de l’Etat arbitre. Ce processus doit permettre de trancher des questions sensibles, comme le sort à donner à la loi Taubira, autorisant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Si cette méthode participative – chère à Ségolène Royal – était effectivement appliquée, ce serait une petite révolution pour le parti de droite, où la culture du chef a toujours dominé. Autre conséquence de l’opération rénovation : les courants vont disparaître. Nicolas Sarkozy ne veut plus des mouvements, qui ont vu le jour en novembre 2012. Que ce soit la Droite populaire de Thierry Mariani, la Droite sociale de Laurent Wauquiez ou la Droite forte des jeunes sarkozystes Guillaume Peltier et Geoffroy Didier. Lorsqu’il s’imagine à la tête de son «grand rassemblement», l’ancien président de la République ne se voit pas cohabiter avec les chefs de file des différentes sensibilités internes (libéraux, centristes, gaullistes).

«Il n’y aura pas de clan, pas de tendance, ni de chapelle dans la cathédrale», assure-t-il, cherchant par ailleurs un moyen d’associer les sympathisants de droite à sa future nouvelle formation. Plus compliqué : M. Sarkozy espère aussi en finir avec les écuries présidentielles. Il ne veut plus entendre parler de «sarkozystes», de «fillonistes» ou de «juppéistes», dans l’espoir d’apparaître comme le rassembleur en chef de la droite et le seul capitaine à la tête du bateau.

Deux équipes

La direction de cette UMP nouvelle version va également être profondément modifiée. Elle sera scindée en deux équipes distinctes. La première sera chargée de mener la bataille médiatique et programmatique contre le gouvernement. Une dizaine de personnalités – tels Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez – se verront attribuer un pôle thématique, en fonction de leur spécialité. La seconde équipe jouera un rôle plus administratif. Ses membres s’occuperont de faire tourner le parti, en assurant la formation des cadres, la logistique…

En revanche, l’ancien chef de l’Etat ne songe plus à un déménagement du siège du parti, comme il a pu l’envisager pour tourner la page des années noires. Pour réduire la dette abyssale de l’UMP, évaluée à 74 millions d’euros, il n’entend pas non plus mener un plan de rigueur drastique. Pas question, dans son esprit, de supprimer des postes parmi les 85 permanents de l’UMP. Un peu présomptueux, il mise sur une hausse des recettes grâce à une vague de nouvelles adhésions suite à son élection. D’après son entourage, M. Sarkozy a enfin l’intention de faire «toute la transparence» quant à la gestion des finances du parti. Pendant ce temps, l’enquête judiciaire sur le scandale Bygmalion se poursuit.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 842 078
Publicité