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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
30 septembre 2014

Présidence du Sénat : Sarkozy à la manœuvre

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Cet après-midi, les 145 sénateurs de l'UMP choisiront dans la discrétion feutrée de leur groupe, et à bulletins secrets, celui qui devrait succéder demain au socialiste Jean-Pierre Bel pour la présidence -- appelée le plateau -- du Sénat (les chances de Didier Guillaume, PS, et de Nathalie Goulet, centriste indépendante, étant quasi nulles). Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher et Philippe Marini, le même trio de postulants qu'en 2008, sont en lice. Mais les données politiques à l'UMP ont changé en six ans. «Contrairement à ce qui se dit, ce ne sera pas un match entre Larcher le filloniste et Raffarin le sarkozyste. Mais un vote pour ou contre un Sénat servant de marchepied au retour de Nicolas Sarkozy», analyse un fin connaisseur du groupe.

Car, depuis plusieurs jours, l'ombre de l'ancien chef de l'Etat pèse sur ce scrutin. Un Sarkozy très actif en coulisses qui mise plus que jamais sur un Raffarin dans la peau du second personnage de l'Etat -- davantage que sur un Larcher jugé trop proche de son rival Fillon dans la perspective de 2017 -- pour l'aider à réussir son «retour dans l'atmosphère politique». Suffisant pour convaincre ? «Les sénateurs sont très indépendants, beaucoup moins sarkozystes que les militants, prévient l'un deux. Et ils ont horreur des pressions sur le thème : Attention, le président saura se souvenir de ton vote... »

La partie sera serrée


En tout cas, les «papabili» du Sénat n'ont rien laissé au hasard ces dernières heures : messages discrets, rencontres individualisées, coups de fil, pointages et... promesses par brassées. Chez Raffarin, on croit à la victoire : «Au pire, il obtient pile la majorité. Au mieux, il l'a avec 4 ou 6 voix d'avance», pronostique son entourage, qui admet que la partie sera serrée. Ces derniers jours, et même ces dernières heures, le téléphone de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a chauffé : «Il a fallu rappeler tous les sénateurs, histoire de bien verrouiller les soutiens», reconnaît l'un deux. Car ce rendez-vous, Raffarin l'attend depuis longtemps. En 2008 déjà, il avait dû s'incliner... face à Gérard Larcher. «Mais à l'époque, il avait fait une mauvaise campagne», tempère-t-on. Cette fois-ci, le sénateur de la Vienne se pose en défenseur d'un Sénat «menacé de disparition s'il n'est pas capable de réaffirmer son efficacité» et promet d'opposer un vrai contre pouvoir à la politique de Hollande, en sus de moderniser l'institution de fond en comble.

Une incertitude demeure : l'attitude des nouveaux sénateurs élus dimanche. «Soit ils préféreront une tête de gondole plus médiatique et choisiront plutôt Raffarin, soit ils privilégieront la proximité et l'expérience de Larcher», relevait dimanche soir un autre membre du groupe.

Quant aux voix de Philippe Marini, outsider de la compétition surtout soucieux de conserver la présidence de la commission des Finances -- poste que convoite le groupe socialiste --, voire de décrocher le poste de rapporteur général, beaucoup pensent qu'elles profiteront plutôt à Larcher.

Convoqués à 15 heures salle Clemenceau, les sénateurs entendront les candidats pour un grand oral de douze minutes chacun. Pendant que l'un des trois postulants s'exprimera, les deux autres seront isolés dans un petit salon à part. Malheur au perdant ? Pas forcément. Selon nos informations, les rivaux discuteraient déjà du lot de consolation : par exemple un siège au Conseil constitutionnel, puisque le président du Sénat a le pouvoir de désigner un Sage dans cette entité républicaine qui ne manque pas de prestige non plus.

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