Ils soutiennent Nicolas Sarkozy malgré eux
Le 10 septembre, les jeunes actifs de l'UMP publient sur le site de L'Express un appel à soutenir Nicolas Sarkozy. "73 jeunes de 25 ans à 45 ans" cosignent ce texte. Au moins deux d'entre eux assurent pourtant ne jamais avoir donné leur accord. Un "quiproquo" pour l'un, une décision de "faire marche arrière" pour l'autre, minimise Franck Allisio, le président des Jeunes actifs de l'UMP à l'initiative de l'appel. Un militant du Vaucluse explique pourtant que six noms dans la liste auraient été ainsi ajoutés sans l'accord des personnes concernées. L'une d'entre elles, pour l'instant neutre dans la course, confie à L'Express avoir été appelée pour signer ce texte: "On m'a dit que si je voulais grimper dans le parti, j'avais intérêt à suivre Sarkozy".
Le 18 septembre, le scénario se reproduit avec des élus du conseil général des Hauts-de-Seine, le fief de Nicolas Sarkozy. "Nous, élus des Hauts-de-Seine, lançons un appel à la mobilisation en faveur du retour de Nicolas Sarkozy pour redonner à la France un espoir et un nouvel élan", est-il écrit dans un texte diffusé à la presse et signé par de nombreuses personnalités telles que le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany, le maire d'Asnières Manuel Aeschlimann ou Patrick Devedjian. Mais ce dernier, président du département, fait aussitôt savoir qu'il ne soutient pas Nicolas Sarkozy. "Ce texte a été pris à l'initiative du maire de Saint-Cloud, Eric Berdoati. Il doit sans doute vouloir se racheter une conduite auprès de Nicolas Sarkozy après avoir pris parti pour François Fillon", sourit-on dans son entourage.
Enfin, dans son édition du 18 septembre, Le Point indique que quatre présidents de fédération UMP fillonistes soutiennent Nicolas Sarkozy : Philippe Goujon (Paris), Gérard Longuet (Meuse), Eric Woerth (Oise) et François Pinte (Loire-Atlantique). Mais ce dernier, ancien directeur de cabinet de François Fillon à la région Pays-de-Loire, s'en tient à une position de neutralité. "Ça a pu être interprété comme une prise de distance vis-à-vis de Fillon", suppute-t-il aujourd'hui. Il a demandé un rectificatif à l'hebdomadaire.