La CGPME invente 250 000 offres d’emploi proposées sans succès pendant plus d’un an

Dans les Mesures d’exception pour l’emploi que formule la CGPME, outre les propositions aberrantes concernant l’apprentisage (voir Les propositions de la CGPME contre l’apprentissage) nous en revelons une autre qui interroge, la neuvième.

Elle est rédigée ainsi :

La France compte plus de 2 millions de personnes sans emploi.

Parallèlement, selon Pôle Emploi, plus de 250 000 postes ont été proposés pendant plus d’un an sans  être pourvus. Cette situation est aberrante. La CGPME a mis en place, en liaison avec Facebook, un  site “Les PME recrutent” mais il faut aller plus loin.

La CGPME préconise de mettre en place une prime forfaitaire spécifique de 1 200€ versée aux salariés à l’issue de la période d’essai pour toute reprise d’un emploi en CDI ayant fait l’objet d’une offre régulièrement déposée à Pôle Emploi depuis plus d’un an.

La consultation du site nommé est intéressante. 49 747 offres d’emploi sont annoncées mais les deux premiers commentaires en montrent le caractère très relatif :

“Les stages et les apprentissages sont des emplois maintenant ???”

”Loin de moi l’idée de faire du mauvais esprit mais j’ai consulté, au hasard, une annonce pour un électricien à Lunel. La prise de poste était prévue le 30 juin et elle est toujours là. Seulement on demande 5 ans d’expérience et j’imagine pour le SMIC ! on marche sur la tête dans ce pays” !!!

Mais la question qui vient immédiatement à l’esprit à la lecture de ce document est simple. D’où cette organisation patronale tire-t-elle l’affirmation que “selon Pôle Emploi, plus de 250 000 postes ont été proposés pendant plus d’un an sans  être pourvus”.

Comment y aurait-il 250 000 postes proposés par Pôle Emploi pendant plus d’un an alors qu’il y a, aujourd’hui,  221 171 offres d’emploi en ligne sur le site de Pôle Emploi ? Stupidité, incompréhension ou improvisation ? Par respect pour une organisation patronale reconnue comme représentative, sans qu’on sache d’ailleurs ce qui fonde celle-ci, on penchera pour l’improvisation la plus complète.

On ne peut le comprendre qu’en faisant l’hypothèse que cette note n’a pas été publiée par la CGPME dans cet état d’improvisation avancée que pour ne pas laisser au MEDEF le monopole de l’expression. Mais, vu la qualité du travail, on se dit qu’il vaut parfois mieux se taire que dire n’importe quoi !