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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
24 septembre 2014

Le MEDEF fait un détour pour ne pas attaquer le SMIC de face. Mais il le fait quand même.

Logo blog Michel Abhervé

Dans ses propositions miracles pour créer un million d’emplois, contenues dans son "petit livre jaune", le MEDEF a renoncé à écrire noir sur blanc qu’il voulait s’attaquer au SMIC, se souvenant sûrement à quel point la tentative d’instaurer un SMIC Jeunes avait mobilisé contre elle la jeunesse et au delà l’opinion. 

Pierre Gattaz : déclaration au Monde du 25 septembre

 Et le smic, vous l’abandonnez ? 

Non, on n’y touche pas. Par contre, nous proposons une solution pour inciter à embaucher des chômeurs très éloignés de l’emploi, ceux qui n’ont pas vu l’entreprise depuis plus de deux ans, et qui vont avoir du mal à trouver un travail si rien n’est fait. Ils pourraient toucher à la fois le revenu de solidarité active (RSA) et un salaire, de manière à ce que le total soit équivalent au smic. Pour l’entreprise, cela coûterait un tiers de moins qu’aujourd’hui.

C’est bien un sous-SMIC, puis c’est le versement du RSA qui permettrait d’amener le revenu de quelqu’un qui travaille au niveau du SMIC, qui est proposé, dans une formulation qui montre d’ailleurs que celui qui la formule n’a pas compris le fondement du RSA, indemnité différentielle dont le montant évolue en fonction des autres revenus.

Or nous savons, parce que cela s’est pratiqué depuis longtemps, qu’il est possible de mettre en place des modalités allégeant pour certains publics reconnus comme prioritaires, comme peuvent l’être les chômeurs de très longue durée, le coût salarial, sans toucher au SMIC.

Le CIRMA, (Contrat Insertion - Revenu Minimum d’Activité), mis en place dans le Plan de Cohésion sociale entre 2007 et 2010, cela ressemble un peu à ce que propose Pierre Gattaz,  avec toutefois, une différence, de taille : le salarié touche un salaire égal au SMIC, et l’employeur reçoit l’équivalent des sommes que touchait avant son embauche le bénéficiaire du RSA.

Les CUI-CAE mis en place en 2010 et les emplois d’avenir du secteur marchand, mis en place en 2013, cela ressemble aussi un peu ce que propose Pierre Gattaz,  à la même différence près, puisque le salarié touche un salaire égal au moins au SMIC, alors que l’employeur pour sa part reçoit une aide venant de l’Etat.

On voit bien ici ce qui compte pour Pierre Gattaz, c’est bien à travers ce qui est présenté comme une mesure généreuse pour les publics éloignés de l’emploi, d’ouvrir une brèche dans le concept de salaire minimum, parce que, si son réel souci était d’offrir davantage d’opportunités aux publics très éloignés de l’emploi, il s’appuyerait sur ce qui existe, fonctionne… et, éventuellement, ferait pression pour une augmentation de la part que l’Etat finance aux employeurs.

 

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