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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
20 septembre 2014

Bretagne : des producteurs de légumes incendient le centre des impôts et la Mutualité sociale agricole de Morlaix

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Producteurs légumes - incendies - Morlaix

Plus d'une centaine de légumiers en colère ont incendié le centre des impôts et la Mutualité sociale agricole de la ville bretonne de Morlaix vendredi soir, le 19 septembre. Ils entendaient protester contre les contraintes fiscales et administratives qui pèsent sur eux et ont occasionné d'importants dégâts.

En début de soirée, ces producteurs de légumes, avec près d'une centaine de tracteurs et de remorques, selon la maire UMP de Morlaix Agnès Le Brun, se sont d'abord dirigés vers le bâtiment de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) situé en périphérie de Morlaix sur la commune de Saint-Martin-des-Champs.

Ils ont "tout saccagé à l'intérieur"

Selon le maire PS de cette commune François Hamon, présent sur les lieux vers 1h30 du matin, les manifestants ont alors "tout saccagé à l'intérieur", a-t-il déclaré à l'AFP. Ils y ont ensuite mis le feu à l'aide de palettes et de pneus après avoir déversé devant le bâtiment une partie de leur cargaison de légumes invendus, des pommes de terre et des artichauts.

"Le bâtiment est détruit, la charpente à l'intérieur s'affaisse", a-t-il déploré. "C'est le signe d'une grande détresse pour en arriver là. Quelque part, ça fait peur", a ajouté François Hamon, soulignant que ce bâtiment abritant la MSA avait été construit il y deux ans sur sa commune. L'incendie de la MSA était éteint vers 1h30 du matin, a constaté l'AFP sur place.

En milieu de soirée, les manifestants ont quitté la MSA pour se diriger vers le centre-ville de Morlaix et se sont regroupés devant le centre des impôts. Outre les légumes invendus, des palettes et des pneus, ils ont aussi déversé du fumier. Cassant portes et fenêtres, ils l'ont alors incendié.

L'hôtel des impôts de Morlaix complètement détruit

L'hôtel des impôts de Morlaix, un long bâtiment blanc de deux étages, lui aussi récent, était complètement détruit par le feu à l'une de ses extrémités, a constaté l'AFP. A l'extérieur, des tonnes d'artichauts et de pommes de terre jonchaient encore le sol vers 2h00 du matin. D'autres tas de ces légumes étaient également visibles dans plusieurs autres points de la ville.

Peu avant minuit les manifestants se sont alors dirigés vers le pont autoroutier de la route nationale 12 qui relie Brest à Morlaix. Ils ont ensuite déversé des tonnes d'artichauts sur la route. A trois heures du matin samedi les manifestants en étaient repartis, laissant des tas de légumes, des glissières arrachées par endroit, ainsi que des traces de feux de palettes et de pneus, a constaté l'AFP.

A proximité de la sous-préfecture une dizaine de fourgons de gendarmerie étaient stationnée et le calme semblait revenu. Au milieu de la nuit les services de la ville s'affairaient pour tout nettoyer.

Valls condamne "énergiquement" les "saccages et destructions"

Manuel Valls a condamné "énergiquement" samedi les "saccages et destructions par incendie" du Centre des impôts et de la Mutualité sociale agricole de Morlaix (Finistère), commis tard vendredi soir, lors d'une manifestation de producteurs de légumes bretons, en promettant des poursuites judiciaires.

"Manuel Valls, Premier ministre, condamne énergiquement les saccages et destructions par incendie cette nuit à Morlaix de deux bâtiments affectés au service public, dont celui de la Mutualité sociale agricole, entièrement détruit alors qu'il n'avait que deux ans. Il est particulièrement choquant que les sapeurs-pompiers aient été empêchés d'accomplir leur mission. Des poursuites judiciaires seront engagées contre les auteurs de ces actes", écrit le Premier ministre dans un communiqué.

"Alors que les pouvoirs publics ont déjà pris des mesures pour soutenir les filières agricoles, rien ne justifie le recours à des méthodes violentes, qui ne résolvent rien et qui pèsent en premier lieu sur les contribuables et les assurés sociaux", souligne Manuel Valls dans son communiqué. "Seule la poursuite du dialogue engagé par (le ministre de l'Agriculture) Stéphane Le Foll avec les responsables agricoles nationaux et locaux permettra de répondre aux difficultés que rencontrent les producteurs", ajoute encore le Premier ministre.

Les syndicats divisés

Le président de la FNSEA Xavier Beulin a estimé que les incendies à Morlaix traduisaient une "exaspération" face aux réglementations et a averti le gouvernement que la "tension montait dans les campagnes". "C'est une action d'une violence certaine qui traduit malheureusement une exaspération, une détresse très forte dans le monde agricole aujourd'hui. Je sens cette tension monter dans les campagnes", a-t-il déclaré samedi à l'AFP par téléphone.

Pour sa part, la FSU-Finances a déploré un "nouvel épisode inquiétant". "La FSU-Finances dénonce cette attaque contre le lieu et les outils de travail des personnels en charge des missions du service public économique et financier", déclare le syndicat dans un communiqué. "Dans le climat délétère qui se développe au sujet des impôts, les collègues des finances publiques sont les premiers exposés aux colères des plus réactionnaires des contribuables et de certaines corporations", estime-t-il.

"Je tire un coup de chapeau à ceux qui ont osé faire ce qu'ils ont fait", s'est en revanche félicité le président de la FDSEA du Finistère, Thierry Merret. "Il faut relativiser, il n'y a pas eu mort d'homme, c'est une forme de témoignage pour dire : +Ecoutez nous+", a-t-il ajouté. "Au-delà des légumes, c'est la mort des chefs d'entreprise", a-t-il expliqué.

"L'Etat n'a jamais répondu", à lui "d'intervenir"

"C'est une action très importante, il n'y a pas de forces de l'ordre, on est très démunis", déplorait Agnès Le Brun, jointe au téléphone vers 23h30. "C'est une action que je déplore et que je condamne, je suis assez en colère". "Des alarmes ont été lancées depuis plusieurs mois (par les producteurs de légumes, ndlr) auxquelles l'État n'a jamais répondu", a-t-elle ajouté.

La maire UMP de Morlaix a qualifié samedi de "jacquerie", de "révolte qui part de la base", ce mouvement de colère. "C'est une jacquerie, une révolte qui part de la base, complètement déstructurée, hors des relations syndicales. Les syndicats sont dépassés par la base", a déclaré Agnès Le Brun par téléphone à l'AFP.

"Ce n'est pas un coup de colère, c'est une colère froide", a également estimé Agnès Le Brun. C'est "quelque chose qui mûrit depuis des semaines, depuis des mois sur une conjonction d'événements : la baisse de la consommation, la surproduction, la baisse des cours, l'embargo russe, les charges sociales de plus en plus accablantes", a expliqué l'élue, tout en déplorant la violence "toujours contre-productive".

Ce mouvement de colère, "je l'explique, donc tout le monde peut le faire" a poursuivi l'élue. Avec l'incendie du Centre des impôts, "c'est un bâtiment d'Etat" qui a été visé, "à l'Etat d'intervenir", a-t-elle ajouté.

"Simplification administrative"

"Les producteurs de légumes ne peuvent plus dans le contexte économique dégradé que l'on connaît continuer à fonctionner ainsi", avait déclaré à la mi-journée vendredi Jean-François Jacob, président de la Sica (société d'intérêt collectif agricole) de Saint-Pol-de-Léon, premier groupement français de producteurs de légumes, annonçant des actions à venir lors d'un point presse.

"On nous a parlé de façon successive depuis 20 ans de simplification administrative, à chaque fois on constate que c'est l'effet inverse. Nous on dit : +stop+", avait-il déploré avant d'annoncer : 'Puisque Paris n'arrive pas à mettre en oeuvre les simplifications administratives, nous allons, au niveau agricole et peut-être avec d'autres filières et secteurs de l'économie bretonne, mettre en oeuvre une simplification administrative de nos relations avec les pouvoirs publics'".

"Ce ne sera peut-être pas très bien perçu", avait-il ajouté, sans plus de précisions. "L'urgence est aujourd'hui de traiter les problèmes de trésorerie de beaucoup de producteurs en Bretagne", avait encore ajouté Jean-François Jacob, soulignant que l'embargo russe avait en outre aggravé leurs difficultés.

Le coup de gueule de Daniel Hue

Comme d'habitude ! Ils ne connaissent que la violence ! Ils cassent tout et ce sera encore aux contribuables à payer leurs conneries.

Pourquoi ne s'en prennent-ils pas aux grandes surfaces qui ne cessent de vendre des légumes venant de l'étranger et où l'on trouve avec difficulté des pommes de terre françaises et pratiquement pas de choux fleur et d'artichauds bretons ?

Que feront-ils quand des citoyens qui voient tous les jours leur pouvoir d'achat et sont pressés comme des citrons par toutes les augmentations qu'ils subissent de plus en plus, iront mettre le feu un peu partout, en ville et dans les campagnes ?

Assez ! L'égoïsme agricole ça suffit !!!

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