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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
3 juillet 2014

Pour mieux revenir, Nicolas Sarkozy se victimise

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Ceux qui en doutaient encore n'ont plus à se poser la question : Nicolas Sarkozy est bien décidé à revenir au pouvoir en 2017. C'était le principal message qu'il entendait adresser aux Français, ce mercredi 2 juillet, sur TF1 et Europe 1.

Bien sûr, il est encore trop tôt pour le dire aussi clairement. Mais certaines phrases ne trompent pas. Quand il assure que «la question de savoir si on renonce ne se pose pas pour [lui]», quand il jure qu'il «regarde avec consternation l'état du pays», quand il martèle qu'il n'est pas «un homme qui se décourage devant les vilenies et les manipulations politiques», l'ancien président ne dit au fond qu'une seule chose : «Rien ne m'arrêtera dans mon désir de revanche».

«Si je perds, j'arrête la politique, confiait Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012. Vous n'entendrez plus parler de moi si je suis battu» Ce temps-là est révolu. Deux ans plus tard, il n'a qu'une obsession : redevenir chef de l'Etat.

L'ATTAQUE POUR MEILLEURE DÉFENSE

Revenir, donc. Mais comment ? Mercredi, Nicolas Sarkozy ne s'est pas contenté d'afficher une ambition. Il a aussi exposé une stratégie. Celle à laquelle il compte recourir pour parvenir à ses fins. Elle se résume d'un mot : victimisation.

Faisant sien le célèbre proverbe selon lequel «Il n'est de meilleure défense que l'attaque», l'ancien président a compris tout l'intérêt qu'il avait à se draper dans l'habit de la victime. Victime des juges. Victime du pouvoir politique. Victime, dit-il, d'une «instrumentalisation politique d'une partie de la justice».

En maître de la communication politique, il savait qu'il y avait urgence à réagir. Pour ne pas laisser s'installer l'image du «mis en examen», il devait prendre la parole pour la remplacer par celle du «justicier».

La rhétorique n'est pas nouvelle. Depuis des mois, à chaque nouvelle affaire qui le vise, sa garde rapprochée use du même argumentaire.

Lui-même, dans une longue tribune publiée dans Le Figaro le 21 mars, après les révélations concernant son placement sur écoute, avait développé la même idée :

«Des principes sacrés de notre République sont foulés au pied avec une violence inédite, écrivait-il. Je veux affirmer que je n'ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d'être en dessous de celles-ci».

UNE PLAIDOIRIE TOUTE PRÊTE

Mercredi, il a dit exactement la même chose, parfois avec les mêmes mots. Devant leur télévision, ceux qui avaient en tête ce texte du Figaro avaient d'ailleurs un sentiment de déjà-vu. Preuve qu'il s'agit là d'une argumentation structurée que l'ancien président de la République a l'intention de servir chaque fois que sa probité sera attaquée.

Une plaidoirie toute prête, dont il sait pouvoir disposer à tout moment quand son honnêteté est mise en doute.

En la matière, Nicolas Sarkozy n'invente rien. Il fait furieusement penser à Silvio Berlusconi (*) qui, pendant des années, s'est posé en victime de l'acharnement du système judiciaire pour assurer sa survie politique.

Comme le «Cavaliere», hier, l'ancien chef de l'Etat veut croire aujourd'hui que son combat contre une justice supposément «politique» soudera la droite et, au-delà, les Français autour de lui. C'est un pari risqué. Mais aujourd'hui, c'est sans doute le seul qu'il puisse faire.

La Caricature de Daniel Hue

(*)

Sarkolusconi

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