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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
2 juillet 2014

Pénibilité : la CFDT dénonce «une rupture du dialogue social» de Valls

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«Cette interview est une rupture en termes de dialogue social», a déclaré au Monde, mercredi 2 juillet, Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT réagissait aux propos tenus par Manuel Valls dans Les Echos au sujet de la mise en oeuvre du compte pénibilité, prévu par la réforme des retraites, en 2015.

Le patronat réclamait un moratoire sur ce sujet et menaçait de ne pas participer à la conférence sociale des 7 et 8 juillet. Le premier ministre annonce que «l'année 2015 sera une montée en charge progressive» avec l'objectif d'«aboutir à une généralisation en 2016, dans les meilleures conditions».

«J'ATTENDS QUE LE GOUVERNEMENT DISE COMMENT LE PATRONAT DOIT RESPECTER SES ENGAGEMENTS»

Pour M. Berger, «le premier ministre a cédé à l'ultimatum du Medef qui n'accepte pas qu'on crée des droits pour les salariés».

«Ce report est inacceptable, ajoute-t-il. A quatre jours de la conférence sociale, répondre à une menace du patronat, cela n'entre pas dans la conception de la démocratie sociale qu'a la CFDT. Le premier ministre fait une erreur».

Le secrétaire général de la CFDT souligne que le pacte de responsabilité sera le rendez-vous de la conférence sociale. Et il réitère ses exigences :

«J'attends maintenant que le gouvernement, avec l'aide du Parlement, dise comment le patronat doit respecter ses engagements et prendre ses responsabilités. Nous serons très exigeants car le patronat ne peut pas être dans la surenchère permanente. Il devra rendre compte de l'utilisation des fonds qui sont alloués aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité »
«Il y a une exigence que le premier ministre doit respecter, c'est de ne pas accordrer une trajectoire de baisse des prélèvements pour les entreprises pour 2016 et 2017. Il est hors de question pour la CFDT qu'au-delà de 2015, une telle trajectoire soit inscrite dans la loi : pour 2016 et 2017, cela devra être conditionné aux engagements pris par les entreprises. Si elles ne les respectent pas, la trajectoire ne devra pas se poursuivre. Et là, dans l'interview, c'est assez flou».

M. Berger, dont le syndicat est le seul, avec la CFTC, à soutenir le pacte de responsabilité, juge avec sévérité les propos de M. Valls. Est-ce un casus belli ?

«Je ne fonctionne pas au casus belli, répond-t-il. Ce n'est pas ma conception des relations sociales. Je prends ça pour une alerte très grave, un mauvais coup pour le dialogue social. C'est surtout un mauvais coup porté aux salariés qui sont exposés chaque jour à des situations pénibles».

Et, assène-t-il, «je préviens tout de suite le gouvernement et le patronat que s'il y avait une quelconque volonté de remise en cause de ce droit à moyen terme, la CFDT sera vent debout. On fera tout pour qu'il se mette en place».

«APPROCHE INACCEPTABLE»

M. Berger, qui n'a «jamais cru que le Medef n'irait pas» à la conférence sociale – il doit prendre sa décision définitive vendredi 4 juillet – participera à ce rendez-vous. «On ne va pas rentrer dans ce sketch permanent du genre “ça ne sert à rien mais on ira quand même” », observe-t-il.

«Mais la CFDT ira avec beaucoup de tensions, parce que la réponse donnée au Medef ne va pas dans le bon sens. Comme notre pays n'est pas mature en termes de dialogue social, certains, comme le Medef, préfèrent la logique du lobbying. Ce n'est pas compatible avec la démocratie sociale».

M. Berger redit cependant que «si le patronat ne vient pas à la conférence sociale, tout tombe à terre et je demanderai que le pacte de responsabilité soit remis en cause».  Le secrétaire général de la CFDT, qui faisait figure jusque là de partenaire privilégié du gouvernement, oppose une sèche fin de non recevoir à une négociation sur les seuils sociaux ou la simplification du code du travail, prônée par M. Valls :

«Son approche est inacceptable. La CFDT veut une modernisation du dialogue social et une amélioration de la représentation des salariés, y compris dans les entreprises de moins de dix salariés. Nous ne rentrerons pas dans une telle négociation d'autant plus qu'il faudrait que le patronat explique ce qu'il met aujourd'hui dans le dialogue social».

De son côté, la CFTC, dans un communiqué, mercredi 2 juillet, «dénonce fortement cette décision prise sans concertation par le gouvernement qui répond au jeu de chantage du Medef. La CFTC craint que la crédibilité des acteurs du dialogue social soit entamée».

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