Incidents après les matchs de l’Algérie : Pour Marine Le Pen «il faut mettre fin à la double nationalité»

La présidente du Front nationale entend ainsi dénoncer les violences causées après la qualification pour les 8es de finale des Fernnecs en Coupe du monde...

Pas question d’évoquer la tête décisive de Slimani ou le tour d’honneur des joueurs de Vahid Halilhodzic après leur qualification pour les 8es de finale de la Coupe du monde. De la soirée historique de jeudi, Marine Le Pen n’a retenu qu’une image : Les violences urbaines qui font suivies la fête des supporters algériens dans les villes françaises. 74 personnes ont été interpellées en banlieue parisienne, à Lille, Roubaix, Lyon et Marseille. Pour la présidente du Front national, ces heurts n’ont pas recueilli l’écho médiatique qu’ils méritaient.

«Les médias ont tenté de passer ça sous silence, indique-t-elle sur Europe1 dimanche matin. Les Français en sont conscients. Les événements qui ont eu lieu et qui ont touché nos compatriotes, pour certains violentés, avec des destructions de biens publics, des attaques de policiers, des voitures brûlées, n’ont pas eu la couverture médiatique qu’ils auraient dû avoir».

«Il faut choisir, on est algérien ou on est français»

Selon elle, ces violences sont l’illustration de l’échec d’intégration d’une partie de la population immigrée et non le fait de casseurs isolés, comme chaque rassemblement urbain en connaît. «On pose le problème de la double nationalité, enchaîne Marine Le Pen. C’est un symbole ce qui se passe. Il faut mettre fin à la double nationalité. Il faut choisir, on est algérien ou on est français. Mais pas les deux en même temps. Il faut que l’Etat retrouve son autorité. A quoi avons-nous assisté ? A la démonstration de la perte totale d’autorité de l’Etat français».

La candidate frontiste a ensuite refusé de s’exprimer sur la présence de bi nationaux en équipe de France (dont Benzema). Pour elle, le renouveau actuel des Bleus n’est pas totalement confirmé, même s’il est en bonne voie. Cette équipe ne trouvera vraiment grâce à ses yeux que lorsque ses joueurs «arrêteront de se comporter comme des sales gosses, méprisants sans aucun sens patriotique».

Cette semaine, la présidente du FN avait déjà visé les supporters de foot algériens, les accusant de «violences» et de «dégradations».

Le Maire dénonce la «provocation» de Le Pen

Candidat à la présidence de l'UDI, Yves Jego a accusé la présidente du FN de «provocation». «Tout ceci est une caricature, un amalgame, avec un fond de haine, de racisme qui est coutumier chez la famille Le Pen», a dit le député.

Interrogé au Grand Jury (RTL, LCI, Le Figaro) sur la proposition lepéniste, François Fillon a répondu : «ça n'a rien à voir, ça ne changerait rien, ce n'est pas un problème juridique». «On a un échec des politiques d'intégration et on a aujourd'hui une génération qui n'est pas fière d'être française. Il faut que nous redonnions à nos concitoyens cette fierté nationale», a-t-il affirmé.

Son collègue député Bruno Le Maire a aussi dit son hostilité à la proposition de Marine Le Pen, qui consiste à «renvoyer les gens à leurs communautés» d'origine. «Je dis au contraire que la France a toute la force nécessaire en elle pour intégrer, mais encore faut-il que (...) toutes les institutions rappellent qu'être français c'est une source de fierté», a-t-il dit à Tous politiques (France Inter/Le Parisien/France 24).