Le MEDEF ne fait pas de politique, mais dit aux politiques ce qu’ils doivent faire

Chacun sait que la principale organisation patronale ne fait pas de politique, même si est normal qu’il fasse connaitre aux politiques les points de vue de leurs adhérents.

On peut toutefois considérer que le MEDEF sort de son rôle quand il se permet, non d’indiquer aux nouveaux députés européens ses positions sur des sujets concernant les entreprises françaises, mais de leur indiquer dans quelles commissions ils doivent siéger.

Le courrier aux députés nouvellement élus signé par Pierre Gattaz que Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste, vient de rendre public est sur ce point explicite “il est essentiel que les eurodéputés français puissent siéger dans les commissions les plus influentes pour la croissance, la compétitivité, le développement durable et l’emploi”. Il va même jusqu’à lister ces commissions ITRE  Industrie, recherche et énergie, ENVI Environnement, santé publique et sécurité alimentaire, JURI Affaires juridiques, ECON Affaires économiques et monétaire, IMCO Marché intérieur et protection des consommateurs, EMPL Emploi et affaires sociales and (en anglais dans le texte de la lettre patronale !) INTA Commerce international.

Le patronat considère que les élus du suffrage universel sont à son service, n’hésitant pas à parler de “nos élus“. Nous pensions, naïvement, qu’ils étaient les élus du peuple, et qu’ils avaient vocation à couvrir l’ensemble des commissions, y compris celles qui s’occupent de sujets qui, visiblement, n’intéressent pas le MEDEF comme les Droits de l’Homme, la culture et l’éducation, les libertés civiles, la justice, la sécurité …

Un peu de décence, monsieur Gattaz !