Crise à l'UMP : Alain Juppé va rencontrer Nicolas Sarkozy
Le feu couve à l'UMP, prise dans la tourmente des affaires à répétition. Après les vives inquiétudes partagées par le député Pierre Lellouche dans nos colonnes, le maire de Bordeaux Alain Juppé, membre du triumvirat provisoirement chargé de la direction du parti, a estimé ce lundi que son parti est «en danger financier et en danger aussi politique avec l'accumulation des scandales».
Interrogé sur l'intervention potentielle de Nicolas Sarkozy dans cette crise, l'ancien Premier ministre a avoué avoir évoqué la situation lors d'une conversation téléphonique avec l'ex-président de la République. «L'essentiel, c'est que l'on se soit parlés. Nous avons décidé de nous voir pour aller plus loin, un coup de téléphone ne règle pas tout», a-t-il ajouté.
L'attractivité de l'UMP en question
L'édile a souligné qu'il n'avait «pas de conseil à donner à Nicolas Sarkozy» alors que le député Pierre Lellouche notamment a appelé l'ancien chef de l'État à dire «sa vérité». Questionné sur l'état financier de l'UMP, Alain Juppé espère qu'il ne s'agit pas d'une «chronique d'une faillite annoncée». «Quand on voit s'accumuler les chiffres, il y a tout lieu de s'interroger», a-t-il noté, en soulignant que l'audit des finances de l'UMP, attendu pour juillet, allait permettre d'avoir «une photo précise de la situation actuelle».
«Ce parti n'a plus aujourd'hui l'attractivité qu'il a pu avoir il y a quelques années. Il y a beaucoup à faire pour l'aider à retrouver sa dignité», a-t-il encore déploré. La tempête qui secoue l'UMP en lien avec les fausses factures présumées établies par la société Bygmalion pour masquer des dépenses de la campagne présidentielle de 2012, a atteint le groupe à l'Assemblée et son président Christian Jacob. Mediapart a révélé que le groupe avait prêté 3 millions d'euros au parti en 2012 sans que les députés soient au courant.
Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy laisse planer le mystère autour de son retour en sauveur du parti. Au début du mois juin, Brice Hortefeux, un très proche de l'ex-président de la République, a publiquement demandé qu'il revienne. Une sortie qui avait suscité la division au sein de l'UMP, entre ceux qui veulent tourner la page Sarkozy et les autres, persuadés qu'il peut revenir.