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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
4 juin 2014

Chine : vingt-cinq ans après la répression, Tiananmen verrouillée

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Place Tiananmen

Dans un pays muselé, les seules commémorations du massacre de 1989 devraient se limiter à Hongkong.

Les autorités chinoises ont imposé une sécurité draconienne mercredi autour de la place Tiananmen pour prévenir toute tentative de commémoration de la répression meurtrière du «printemps de Pékin», il y a vingt-cinq ans, tandis que Washington appelait à la libération de dizaines de Chinois détenus préventivement.

A Hongkong, quelque 200 000 personnes étaient attendues en soirée pour une veillée commémorative de l’événement, un rendez-vous annuel que l’ancienne colonie britannique marque d’autant plus fortement qu’il est, à Pékin, plus sévèrement censuré cette année, comme chaque fois qu’il tombe tous les cinq ou dix ans. Au moins 66 personnes ont été placées en détention, en résidence surveillée ou placées à l’extérieur de la capitale à l’approche du 4 juin, selon Amnesty International. La presse étrangère s’est vue menacée de représailles par la police si elle tentait de couvrir le 25e anniversaire.

L’accès mercredi à la place Tiananmen était strictement contrôlé par les forces de sécurité qui vérifiaient les identités des Chinois et des touristes étrangers. Police armée – sorte de gendarmerie chinoise –, gardes municipaux, fonctionnaires en civil, agents des comités de quartier : l’arsenal sécuritaire de la Chine était représenté en nombre sur l’immense esplanade ou à ses abords.

Plusieurs centaines de morts

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’endroit, le plus solennel du pays, face à l’entrée de la Cité interdite, a été le théâtre de la plus meurtrière répression par l’armée d’un mouvement populaire à Pékin depuis la fondation du régime en 1949. Des dizaines de milliers de soldats, appuyés par des centaines de chars, avaient repris possession de la place, occupée depuis sept semaines par les étudiants et la population, réclamant liberté et démocratie. L’assaut avait fait plusieurs centaines de morts et jusqu’à plus de mille, selon des sources indépendantes.

Toute référence aux événements est strictement interdite et censurée, et une bonne partie de la jeunesse chinoise a grandi dans une ignorance totale des faits. Devant l’Université de Beida, d’où était parti le mouvement, un étudiant d’une vingtaine d’année, interrogé mercredi matin par un journaliste de l’AFP sur ces événements, a répondu : «Sur cette affaire, je ne suis pas trop au clair», avant de s’éclipser rapidement.

Plus loin, un couple d’étudiants de Dalian (est), en visite à Pékin, s’est montré partagé. «Quoi, quand ça, en 1989 ?», a demandé le garçon, Jiang, tombant visiblement des nues. Son amie, Cui, a confié : «Moi, je sais, j’en ai entendu parler. Ca ne serait pas ce mouvement étudiant à propos de Deng Xiaoping (le dirigeant chinois d’alors) ? Mais je ne comprends pas tout. On n’était même pas nés, à l’époque» !

Les souvenirs de Daniel Hue - le Crouycien

Place Tiananmen 02

Place Tiananmen 03

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