Et si Nicolas Sarkozy avait été réélu grâce à une fraude ?

Il apparait maintenant très probable que, pour un montant de l’ordre de 10 millions d’euros, les factures payés par l’UMP à Bigmalion étaient destinées à couvrir (avec une marge confortable, sans doute) des dépenses engagées dans la cadre de la campagne électorale des dernières élections présidentielles du candidat Nicolas Sarkozy.

Celui-ci a été battu, mais dans le cas contraire nous serions aujourd’hui dans une situation invraisemblable puisque cette élection aurait résulté d’une fraude massive. La limitation des dépenses engagées dans le cadre d’une campagne électorale est une des composantes d’un fonctionnement démocratique où le poids de l’argent est ainsi limité, encadré.

Alors que la commission des comptes de campagne a considéré que le candidat Sarkozy avait dépassé le plafond autorisé, en réimputant des dépenses imputées à tort au fonctionnement du Parti ou engagées avant la déclaration officielle de candidature, alors que le Conseil constitutionnel a confirmé cette décision, que penser d’une telle pratique qui non seulement montre un très important dépassement du plafond (une dizaine de millions sur un plafond fixé à 22,509 millions d’euros), mais aussi et, dirions nous, surtout, une volonté de le camoufler ?

Si une telle triche avait contribué à la victoire de Nicolas Sarkozy, dans quelle situation serait notre pays. On peut se dire que tout aurait été mis en oeuvre pour que la vérité ne soit jamais découverte.

En tous cas comment ne pas se féliciter que nous ayons une presse qui fait son travail d’investigation et une Justice qui peut exercer sa fonction de façon indépendante ? Quelque soient les difficultés actuelles du pouvoir, il convient de ne pas l’oublier.

Et à l’occasion une question : est-il bien normal que celui qui avoue une large part de responsabilité dans ce qui est au moins une malversation et sans doute une escroquerie, Jérôme Lavrilleux, se voit récompensé par un poste de député européen ? En tous cas, il est certain que cela va donner de la représentation française au Parlement Européen une image on ne peut plus favorable.