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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
24 mars 2014

Cession de la Redoute : la CFDT craque et signe

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La Redoute

Plan social. Après de minces avancées, le syndicat a paraphé l’accord et ses 1178 suppressions de postes.

La CFDT a cédé. Lundi après-midi, le syndicat a signé l’accord de cession de la Redoute, incluant 1178 suppressions de postes sur quatre ans, avant l’ultimatum de 19 heures fixé par la direction. A contrecœur. Car, à défaut d’accord, le dépôt de bilan menaçait l’entreprise de vente à distance et l’ensemble de ses 3437 salariés. Une catastrophe sociale pour la métropole lilloise. La décision a été prise, à la majorité, lors d’une réunion de section, lundi matin, après des discussions homériques. La base ne voulait pas céder, au contraire du délégué syndical central, soutenu par l’union régionale, qui ne voyait pas d’autre solution que de signer. «Je préfère une famille brisée qui vit qu’une famille brisée qui meurt», a résumé, ému, Jean-Claude Blanquart, le délégué central CFDT de la Redoute.

Cols blancs. Une décision qui fait suite à la forte pression de ces derniers jours. La direction avait fixé un premier ultimatum à vendredi soir, et le groupe Kering, propriétaire de la Redoute, avait prévenu : si l’accord n’était pas signé, il cessait de couvrir les dettes de la vieille maison. Ce qui aurait provoqué une mort rapide.

Le front syndical avait cependant tenu bon. Vendredi, la CFDT, comme la CGT et SUD, refusaient de signer. En jeu : l’amélioration des conditions de départ des salariés, avec 40 000€ de prime plancher, le double de ce que proposait la direction. Seule la CGC (22,3% aux élections professionnelles) annonçait dès jeudi qu’elle parapherait l’accord.

Vendredi, devant le siège de la Redoute, à Roubaix, un collectif de salariés, en majorité des cols blancs, tétanisés par la crainte du dépôt de bilan, appelait à la signature. En face, les ouvriers de La Martinoire, le site logistique de la Redoute, les plus touchés par le futur plan social, ne voyaient qu’un coup de bluff du groupe Kering, propriétaire de la Redoute, et exigeaient la poursuite de la mobilisation.

Le week-end a permis de calmer le jeu. Kering a accepté de décaler à lundi soir son ultimatum, sans doute sur intervention d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Tous les regards se sont alors portés sur la CFDT. Avec ses 31,4% dans l’entreprise, elle pèse assez lourd pour que sa signature suffise à valider un accord représentant la majorité des salariés. La direction, dès lors, a lâché du lest : les nouveaux horaires de travail seront négociés après la cession, et non pas imposés dans l’accord. Les repreneurs - des cadres de Kering - voulaient en effet instaurer tout de suite le travail de nuit et du week-end. Difficile à accepter en l’état pour les mères de famille isolées, nombreuses dans l’entreprise.

Marge. Kering a aussi réaffirmé que l’argent consacré au plan social, 180 millions d’euros, ne pourra aller qu’aux salariés, et sera sécurisé dans une fiducie. «S’il y a un reliquat, il sera redistribué et servira à d’autres mesures sociales pour ceux qui resteront», précise Me Mario Califano, l’avocat du comité d’entreprise. Des avancées à la marge, qui ne changent pas la donne pour la CGT : «Les horaires de travail ne faisaient pas partie des mots d’ordre, explique Fabrice Peeters. Je ne comprends pas qu’un syndicat qui a su résister vendredi craque lundi.» Et de rappeler qu’«une signature n’est pas une fin en soi». A condition que la mobilisation soit encore au rendez-vous. Ce à quoi ne croit plus Thierry Bertin, délégué SUD, qui ne jette pas la pierre à ses camarades de lutte CFDT : «Nous avions face à nous une direction qui a utilisé des moyens extrêmes, pour pousser les gens à bout. C’était un véritable chantage à l’emploi».

Le commentaire de Daniel Hue le Crouycien

La Redoute 02

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