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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
11 mars 2014

Affaires Sarkozy, Copé et Buisson : oui, le FN peut arriver devant l'UMP aux européennes

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C'est une "semaine noire" que vient de vivre l'UMP. De l'affaire Copé aux enregistrements secrets de Patrick Buisson, en passant par la révélation de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy et de son avocat, la droite est à nouveau hantée par les affaires. Pour Thomas Guénolé, politologue et auteur du "Petit guide du mensonge en politique", trois leçons sont à tirer de cette séquence.

Leçon n°1 : oui, le FN peut arriver devant l’UMP aux européennes

Scandale Buisson, nouvelle affaire Sarkozy, affaire Copé. Avant cela, l'affaire Cahuzac et la triche avérée lors de l’élection du président de l’UMP. Pendant ce temps, le chômage de masse persiste, et l’appauvrissement s’aggrave au point que selon l’Insee, en dehors des produits informatiques et de téléphonie, les prix commencent à baisser face au manque de pouvoir d'achat.

Dans le climat "tous pourris" qui va en s’aggravant, autant le manque de listes – moins de 600 sur 36.000 communes – empêchera le FN de prospérer sur le vote antisystème lors des municipales, autant il en sera le réceptacle privilégié aux européennes de juin.

"Le Nouvel Observateur" annonçait déjà il y a quelques semaines, sondage à l’appui, un FN au coude à coude avec l’UMP. Désormais, il est hautement possible que le FN passe alors devant la droite.

Leçon n°2 : Nicolas Sarkozy est le Damoclès de la droite

Les fuites dans la presse d’enregistrements ordonnés par les juges sur son avocat, Me Herzog, et sur lui-même, menacent d’accaparer l’agenda de l’ancien président de la République, et donc, de différer voire d’empêcher sa stratégie de retour en vue de 2017.

De fait, depuis qu’il n’est plus à la tête de l’État, Nicolas Sarkozy est un Damoclès qui aurait cinq épées judiciaires suspendues au-dessus de sa tête : l’affaire Kadhafi, l’affaire Karachi, l’affaire Tapie-Lagarde, l’affaire des sondages de l’Élysée, et le prolongement Sarkozy-Herzog de l’affaire Bettencourt.

Comme la semaine dernière pour cet énième rebondissement de l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy peut ainsi à tout moment voir ses ambitions politiques retardées, voire stoppées net.

Leçon n°3 : La présidence de Copé à l’UMP est menacée

Lundi dernier, Jean-François Copé a commis une double erreur stratégique lors de sa conférence de presse solennelle.

D’une part, il a contre-attaqué face aux accusations du "Point" non pas en son nom seul, mais en qualité de président de l’UMP et au nom de l’UMP, mêlant de facto toute sa formation politique à sa ligne de défense. Circonstance aggravante, il a fait cela sans en référer à qui que ce soit parmi les hiérarques du parti. Les critiques sur cet amalgame entre son sort personnel et celui du parti ont été claires et relativement unanimes de la part des membres de l’état-major de la droite.

D’autre part, sa ligne de défense, consistant à attaquer l’ensemble des médias sous l’angle de la transparence insuffisante de leurs sources de financement, a sans surprise braqué toute la profession contre lui. Il est donc prévisible qu’à l’avenir, à chaque occasion d’instruire à charge son "procès médiatique", bon nombre de médias n’hésiteront pas.

Cette double erreur a fini de faire de Jean-François Copé, déjà lourdement rejeté par les sympathisants de son propre camp comme le lui a rappelé Franz-Olivier Giesbert, un homme sans autorité ni pouvoir sur le parti qu’en titre seulement il préside. Par conséquent, si de surcroît au soir des européennes le FN passe devant l’UMP, alors, une fenêtre de tir s’ouvrira pour qu’une "révolution de palais" le remplace à la tête du parti.

Les possibles conjurés au sein du bureau politique du parti feraient alors une erreur s’ils poussaient soit François Fillon, soit un filloniste notoire, car cela relancerait la "guerre des sous-chefs" de fin 2012. En définitive, paradoxalement, le choix le plus rationnel pour une présidence de consensus reconnue par tous dans le parti serait une personnalité dont le caractère se prête peu aux révolutions de palais : Alain Juppé.

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