Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
4 mars 2014

L'affaire Copé ravive les plaies au sein de l'UMP

Logo Le Monde Politique

Copé 21

En ripostant aux affirmations de l'hebdomadaire Le Point, Jean-François Copé pensait contraindre son camp à faire bloc autour de lui. Il n'en est rien. Au contraire, l'opération contre-attaque menée en solitaire par le président de l'UMP, lundi 3 mars, lors d'une «déclaration solennelle» au siège parisien du parti, déstabilise en profondeur la droite.

Six jours après le déclenchement de «l'affaire» qui porte désormais son nom, M. Copé se retrouve plus isolé et plus fragilisé que jamais depuis son accession contestée à la tête de la principale formation d'opposition, fin 2012. A part quelques copéistes, telles Michèle Tabarot et Valérie Debord, peu de voix se sont élevées pour le soutenir. A l'inverse, plusieurs dirigeants prennent plus clairement leurs distances avec les méthodes du président de l'UMP.

La teneur de son intervention de lundi, jugée majoritairement maladroite en interne, y est pour beaucoup. Lourdement mis en cause par Le Point, qui l'accuse d'avoir favorisé une société de deux de ses proches avec l'argent de l'UMP, le maire de Meaux (Seine-et-Marne) n'a pas répondu précisément à ce qui lui est reproché.

«UNE PITEUSE MANŒUVRE»

Loin de dissiper les doutes, il a même donné l'impression de vouloir détourner l'attention des accusations de favoritisme dont il est l'objet en essayant de mouiller politiques et médias. Une manière de diluer sa mise en cause personnelle dans une suspicion générale. Au risque de surfer sur le sentiment populiste ambiant.

Visiblement tendu, M. Copé a en effet promis de dévoiler les comptes de son parti seulement si les autres partis et les médias en font de même – il a annoncé qu'il déposerait deux propositions de loi en ce sens. Une condition quasiment impossible à remplir lui permettant de ne pas rendre publiques des pièces potentiellement gênantes.

La tactique de celui qui s'est toujours opposé aux opérations de transparence n'a trompé personne. «C'est une piteuse manœuvre pour ne pas ouvrir les armoire, peste un ex-ministre UMP. En attendant, l'intégralité de la comptabilité du parti sera placée dans une pièce scellée par un huissier, illustrant la méfiance de M. Copé à l'égard de ses opposants internes.

«COPÉ AURAIT MIEUX FAIT DE SE TAIRE»

Sa sortie est loin de faire l'unanimité dans les rangs du parti. Alain Juppé n'a pas caché son scepticisme : «Je constate qu'il existe des lois sur la transparence, appliquons-les dans toute leur rigueur, dans leur clarté. Et puis s'il faut les compléter, on verra», a tranché le maire de Bordeaux, en jugeant «injuste» de «mettre en cause l'ensemble des médias». Brice Hortefeux, lieutenant de Nicolas Sarkozy, a pris acte de «propositions personnelles» quand Laurent Wauquiez, plus virulent, a exhorté son rival à «lever les doutes tout de suite» sur les comptes du parti pour éviter que les candidats aux élections municipales soient «pollués» par cette affaire.

Comme d'autres dirigeants, le maire du Puy-en-Velay craint que les révélations du Point pénalisent son camp à trois semaines du scrutin municipal. «On sous-estime totalement la puissance de cette affaire sur l'électorat populaire. Cela ne peut que renforcer le Front national», s'alarme un ancien ministre. «Copé aurait mieux fait de se taire, au lieu de remettre dix balles dans la machine et de risquer de décrédibiliser un peu plus l'image du parti», peste un autre.

Plusieurs ténors regrettent que M. Copé se soit exprimé au nom de l'ensemble de l'UMP, en posant devant le logo du parti. «Il ne faut pas qu'il contamine toute sa famille politique en nous mêlant à son histoire personnelle», s'inquiète l'un d'eux, qui a choisi de ne pas s'exprimer publiquement, dans l'espoir de ne pas être associé à l'image de M. Copé, jugée sulfureuse. «Hors de question de défendre et de cautionner les méthodes d'un chef de clan dont on dénonce depuis longtemps la gestion financière totalement opaque», tranche ce grand élu.

«CHACUN RETIENT SES COUPS»

Tous ont conscience que l'affaire Copé risque de rouvrir, à terme, les plaies de la division au sein de l'UMP. La polémique tombe mal car elle intervient au moment où la droite parvenait à mettre en sourdine ses divisions. Mais paradoxalement, le contexte électoral protège, pour le moment, M. Copé, dont la légitimité à la tête du parti n'a jamais été totalement reconnue.

En public, aucun dirigeant n'a sorti la grosse artillerie. La plupart ont préféré se taire pour ne pas être amenés à rouvrir une crise interne juste avant les municipales. «Chacun retient ses coups par esprit de responsabilité et pour ne pas alimenter les divisions juste avant les élections», explique un dirigeant.

C'est la ligne de conduite adoptée par François Fillon, selon lequel «la priorité est le soutien des candidats de la droite et du centre pour infliger une lourde défaite à la majorité». «Il a décidé de ne rien faire qui pourrait nuire à l'UMP avant les municipales», explique son entourage. Le député de Paris a même prévu de tenir un meeting commun avec son meilleur ennemi, mercredi soir, à Strasbourg, pour offrir une image d'unité (de façade) avant le scrutin des 23 et 30 mars.

«COPÉ DEVRA SE JUSTIFIER EN TEMPS VOULU»

Une fois cette échéance passée, M. Fillon entend exiger de nouveau des éclaircissements sur les comptes du parti, comme il le réclame, en vain, depuis plus d'un an. Il a prévenu que les accusations à l'encontre de son rival pour la présidence de l'UMP en 2012 devraient être «discutées après les élections». «On ne veut pas organiser un suicide collectif avant les municipales mais Copé devra se justifier en temps voulu», avertit un filloniste. «On devra avoir une franche explication», prévient un autre.

Si la plupart des candidats à la primaire pensent Jean-François Copé définitivement disqualifié de la course à l'Elysée, l'intéressé n'entend rien lâcher. Malgré sa forte impopularité, il compte prouver sa capacité de résistance. «Je vais me battre pour montrer que je n'ai rien à voir avec tout ce qui est écrit d'immonde sur moi», a-t-il confié au Monde avant sa conférence de presse. Cet ambitieux enrage contre ceux qui osent l'enterrer prématurément. A ses détracteurs, il lance en guise de défi : «Ceux qui parlent de moi à l'imparfait font une grosse erreur. Ils ne me connaissent pas»

La question de Daniel Hue le Crouycien

Devant une telle situation, les Meldois et les habitants de la communauté d'agglomération du pays de Meaux se posent-ils la question à savoir si Copé gère la ville de Meaux et la communauté d'agglomération du pays de Meaux comme il gère l'UMP ?

Une réponse avant les élections municipales du 23 mars serait intéressante...

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 842 190
Publicité