Annulations, retards : 1 M€ d'amende pour la SNCF

Un an après la signature d'une convention entre le transporteur et la région Picardie, la sanction est tombée : les dysfonctionnements sont trop nombreux.

Cela commence mal…Pour l’année 2013, la SNCF va devoir verser 1M€ de pénalités à la région Picardie. La raison ? Les retards (plus de cinq minutes) et les suppressions de trains ont été, l’année dernière, au-delà des limites fixées par la région. La nouvelle convention qui unit les deux entités jusqu’en 2018 est devenue en la matière plus exigeante que les précédentes. «Nous avons fait fort au niveau des pénalités pour que la SNCF tienne ses objectifs, indique Daniel Beurdeley, vice-président en charge des transports à la région. Ce n’est pas pour faire de l’argent». Pour ce premier anniversaire de mariage, «le bilan n’est pas à la hauteur de ce qu’attend la région», conclut Daniel Beurdeley.

Les suppressions de trains sanctionnées

Les trains supprimés représentent la plus grande part des pénalités. Sauf cas de force majeure (accident sur la voie ferrée, intempéries), toute annulation vaut à la SNCF des pénalités allant de 400 à 1000€ (selon des solutions trouvées ou non). Le phénomène s’est surtout accentué au dernier trimestre 2013 avec «les travaux sur le pont ferroviaire du Havre (Saint-Denis), les feuilles mortes sur les voies et des problèmes de matériel», relate Augustin Ferté, directeur adjoint des transports à la région.

Les axes vers Paris à la peine

De façon générale, la régularité doit être en moyenne supérieure à 92%. «Elle s’est légèrement dégradée en 2013 par rapport à 2012», précise Dominique Normant, directeur industriel et commercial à la SNCF Picardie. Sans surprise, les axes en direction de la capitale restent le talon d’Achille de la SNCF Picardie. L’année dernière, les axes Amiens-Paris, Saint-Quentin-Paris, Laon-Paris (mais aussi Creil-Beauvais) ont enregistré des taux de régularité oscillant entre 88 et 91,6%. «Cela ne correspond pas forcément au ressenti des voyageurs», concède Dominique Normant. Surtout aux heures de pointe où la régularité a pu tutoyer en décembre et pour certains trains les 50%. Seule exception : laligne Beauvais-Paris qui a atteint les 92,2%.

Les perspectives

Pour cette année, «nous avons décidé de nous focaliser sur nos trains de pointe, soit une centaine qui effectue les trajets domicile-travail, expose le directeur industriel et commercial de la SNCF Picardie. Nous élaborons des scénarios pour chaque train, permettant de limiter les incidents». Par exemple, si un train du matin est supprimé à Orry-la-Ville ou Chantilly, la SNCF trouvera des solutions pour que les usagers «ne restent pas sans moyen de transport plus de trente minutes». «On pourrait dire pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt mais ce n’est pas si simple», reconnaît Dominique Normant, évoquant l’effet domino. Cette nouvelle stratégie devrait être mise en place en avril. «La région va-t-elle profiter de cette somme pour investir dans des rames supplémentaires ? » s’emporte Nora Muller, du collectif SNCFvamtuer. «Ça fait deux ans que nous souffrons. On entre dans un système de RER dans le TER dans lequel les usagers voyagent debout». La région a investi dans des rames qui devraient au fil des ans entrer en circulation. «Sauf que l’on a besoin de sentir des effets maintenant», réclame Nora Muller.

FARIDA CHADRI

Jean-Paul Huchon a-t-il fait de même entre la Région Île-de-France et la SNCF ?