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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
6 février 2014

Jean-François Copé : «Le collège français est un univers impitoyable»

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Copé 12

Pour le président de l'UMP, Jean-François Copé, il faut en finir avec le collège unique et rétablir un examen de fin de primaire afin de repérer plus tôt les lacunes des écoliers.

Vous souhaitez rétablir un examen de niveau conditionnant l'entrée en 6e. Cela signifie en finir avec le collège unique ?

Jean-François Copé : Oui, j'estime qu'il y a urgence à en finir avec le collège unique qui, au nom de l'égalité, traite de la même manière des enfants qui n'ont pas tous les mêmes aspirations et des réalités locales qui n'ont rien en commun. Un collège rural ne ressemble ni à un établissement de banlieue ni à un autre de centre-ville. Il faut laisser au chef d'établissement la possibilité de s'adapter à ses élèves et de choisir ses enseignants pour mettre en oeuvre un projet pédagogique défini pour le public qu'il accueille. Par ailleurs, le collège tel qu'il est conçu aujourd'hui ne valorise pas les modèles de réussite par le métier. Il faut que tous les enfants aient très tôt une initiation aux métiers et que dès 14 ans, ils puissent, s'ils le souhaitent, partir en apprentissage.

Tous les travaux montrent que plus l'orientation est précoce, moins les enfants défavorisés font d'études…

Tout cela est très théorique. Ce qui compte aujourd'hui, c'est que chaque jeune Français ait un métier. Avez-vous déjà vu le bonheur des adolescents dans un centre de formation des apprentis ? Pourquoi les priver de cela ? D'autant que rien ne doit les empêcher de reprendre plus tard des études plus théoriques… Tous n'ont pas envie d'un enseignement de ce type à 14 ans.

Regardez l'Allemagne. Son école, qui laisse une large place à l'apprentissage, est meilleure que la nôtre dans les évaluations internationales.

Vous pensez que le collège à la française ne peut pas être adapté ?

Oui, je maintiens que c'est un univers impitoyable dans lequel beaucoup d'enfants arrivent non préparés. La rupture à l'entrée en 6e est d'une certaine violence : passer d'un maître à huit enseignants ; avoir un emploi du temps compliqué… C'est un monde tellement différent de l'école que les enfants les plus fragiles ne résistent pas au choc et sont très vite en échec scolaire.

L'examen de fin de primaire que vous préconisez y changera-t-il vraiment quelque chose ?

Bien sûr ! Le contrôle des savoirs fondamentaux que je préconise en début de CM2 a pour objectif de repérer assez tôt les enfants qui ne maîtrisent pas les compétences nécessaires à une bonne scolarité en collège. Comme cela se déroule en début d'année, les enseignants ont le temps de les aider sérieusement à combler ces lacunes. Et si l'enfant n'est toujours pas prêt en fin d'année, il redouble. Il faut repenser le primaire pour assurer un suivi individuel des enfants depuis la moyenne section de maternelle.

Vous êtes pour le retour à une école du lire-écrire-compter ?

J'ajouterais l'anglais à votre liste. L'école primaire doit permettre à chaque enfant d'acquérir une maîtrise parfaite des savoirs fondamentaux. C'est la première assurance-vie que la France doit offrir à chaque enfant.

Droite-gauche, tout le monde est d'accord. Mais le problème, c'est qu'on n'y parvient pas…

En évitant de se perdre dans de fausses réformes comme les rythmes scolaires, on pourrait avancer dans cette direction ! Ensuite, il faut individualiser les parcours, évaluer beaucoup plus régulièrement pour repérer ce que ne sait pas l'élève et donner confiance à chacun. Je préconise que l'école valorise les points positifs, les progrès de chaque enfant comme le système anglo-saxon sait le faire. Si on appliquait tout cela, notre système serait plus performant.

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