Les taxis parisiens prévoient une manifestation lundi 13 janvier matin

Ils protestent contre l’entrée en vigueur d’un décret encadrant l’activité des véhicules de tourisme avec chauffeur dont ils jugent la concurrence déloyale…

Les chauffeurs montent en température. Les taxis préparent une large manifestation nationale lundi 13 janvier. Selon nos informations, ils partiront vers 6h des aéroports de Roissy et d’Orly pour diriger leur cortège vers la place Vauban dans le 7e arrondissement de Paris. Et la mobilisation s’annonce importante puisque tous les syndicats de chauffeur de taxis (CGT, FO, CFDT, CFTC…) participeront au mouvement qui connaîtra des déclinaisons locales où de nombreux cortèges doivent converger devant les préfectures des grandes villes de France.

«Concurrence déloyale»

Motif de leur colère : le décret encadrant l’activité des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) appliqué depuis le 1er janvier. Le document oblige ainsi les VTC à respecter un délai de quinze minutes entre la réservation et la prise en charge du client. «Ce délai permet de mieux distinguer l’activité de ces véhicules de celle des taxis, seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique», précise le décret cosigné par le ministre de l’Intérieur et sa collègue en charge de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme.

Seules exceptions : les VTC n’auront pas besoin de respecter le délai si le client sort d’un hôtel 4 ou 5 étoiles ou d’un salon professionnel. Et c’est bien ce qui fait tiquer les chauffeurs de taxis. «Tous les jours il y a des salons à Paris et il y a aussi, ici, beaucoup d’hôtels de luxe, pointe un représentant de la CGT. Qui va pouvoir contrôler que les VTC n’en profitent pas pour faire de la maraude et prendre des clients à la volée »?

Car depuis 2009 et la loi de modernisation du tourisme, les VTC sont une catégorie de transport à la demande concurrençant de plus en plus les taxis traditionnels. Et s’ils bénéficient d’une réglementation plus souple que celle imposée aux taxis, ils n’ont pas le droit de prendre des clients sur la voie publique sans réservation. Mais avec la multiplication des applications sur téléphone portable qui permettent de commander rapidement un VTC, leur service est désormais aussi efficace que celui des radio-taxis. «C’est de la concurrence déloyale et on regrette que le gouvernement refuse de nous recevoir pour qu’on puisse faire valoir nos arguments», bouillonne la CGT.

Colère des VTC

Mais ce décret ne passe pas non plus du côté des exploitants de VTC qui, comme le rappellent les Echos, ont prévu de l’attaquer devant le Conseil d’Etat pour cause de distorsion de la concurrence. «Ce décret contraint le client à anticiper sa commande ou à attendre 15 minutes sur un trottoir, explique sur son blog Yanis Kianski, fondateur d’Allo Cab. Il perd alors la souplesse d’une commande simple et immédiate».

De son côté, l’Autorité de la concurrence a rendu le 16 décembre un avis consultatif précisant «ce délai [de 15 minutes] constitue une distorsion de concurrence entre les VTC et les taxis sur le marché de la réservation préalable».

Et s'il y en avait autant dans les rues !!!