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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
18 décembre 2013

Copé et Sarkozy, à chef, chef et demi

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Alors que le président de l'UMP réunit l'état-major de l'UMP en séminaire, l'ancien chef de l'Etat s'agite en coulisse. Quitte à énerver son propre camp.

Copé Sarkozy Morano

C'est moi le chef ! Jean-François Copé semble avoir besoin de le rappeler. Et ces derniers temps, à une personne en particulier : Nicolas Sarkozy.

Les différends entre Jean-François Copé et François Fillon, eux, paraissent s'être aplanis. "Il n'y a pas de difficulté à la tête de l'UMP depuis l'accord", se risque même l'ancien ministre Patrick Ollier.

Les frères ennemis, ainsi que Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et une quinzaine d'anciens ministres, participeront d'ailleurs au séminaire stratégique de l'UMP, mercredi 17 décembre, visant à définir des "mesures d'urgence" à prendre pour la France. Le tout sera entériné fin janvier lors d'un Conseil national. Une esquisse de programme en somme, et surtout un joli tour de force. Un an après la crise fratricide et en pleine pré-campagne pour la primaire, réunir tous les ténors autour de plusieurs propositions relève presque de la prouesse. Une façon de montrer "qu'on est capable de jouer collectif", expliquait Luc Chatel il y a quelques jours.

"C'est totalement faux, vraiment totalement, totalement bidon"

Le hic, car il y a un hic, c'est que pendant que l'UMP s'active pour montrer qu'elle peut être force de propositions, Nicolas Sarkozy, depuis ses bureaux de la rue de Miromesnil, s'échauffe de son côté. De moins en moins discrètement. Selon les informations du "Nouvel Observateur", l'ancien président envisagerait de lancer un autre parti dans la perspective de son retour politique. Certains de ses proches démentent catégoriquement, comme le député Guillaume Larrivé, selon qui "Nicolas Sarkozy est un bâtisseur de cathédrale qui ne va pas créer de sous chapelle". Mais l'hypothèse a fait réagir, parfois de manière épidermique. 

Interrogé par un participant de la réunion des Amis du Crif, mardi 10 décembre, Jean-François Copé a d'abord (trop ?) longuement démenti : "En ce qui concerne cette rumeur selon laquelle Nicolas Sarkozy envisageait ou envisage de créer un autre parti, c'est totalement faux, vraiment totalement, totalement bidon, d'ailleurs ce serait inimaginable !"(sic), a d'abord déclaré le député de Meaux. Et Copé de s'interroger sur les motivations qui pourraient pousser Nicolas Sarkozy à faire cette offense à l'UMP, ce "parti qui lui a donné autant d'affection, qui s'est trouvé à ses côtés à notre demande, évidemment la mienne, lorsque les comptes de campagne ont été invalidés par le Conseil constitutionnel". Au passage, le président de l'UMP rappelle que c'est lui qui, en huit semaines, a organisé "une levée de fonds comme on en n'avait jamais eu sous la Ve République".

"Personne, personne ne comprendrait qu'il y ait un autre parti juste à côté ! C'est inimaginable ! Jamais d'ailleurs je n'ai entendu Nicolas Sarkozy l'évoquer".

"Il va falloir reconstruire une force politique gaulliste et humaniste"

Mais, n'en déplaise à Jean-François Copé, dont la réponse laisse transparaître une once d'inquiétude, il semblerait que l'idée fasse son chemin. Ainsi, dans "Libération", l'ancien conseiller spécial, Henri Guaino glisse, en toute fin d'interview, qu'il est "convaincu qu’il va falloir reconstruire une force politique gaulliste et humaniste, capable de parler à tous les Français avec raison et générosité de l’Etat, de la nation et de la République, au lieu de les abandonner aux extrêmes". Tiens, tiens. "Dans le cadre des primaires, est-ce qu'il aura besoin d'une structure non partisane? Peut-être", abonde un autre sarkozyste.

Deux autres fuites pourraient aussi avoir énervé Jean-François Copé, qui, s'il a toujours dit qu'il serait "à ses côtés", n'entend pas non plus se faire humilier ("loyal mais pas vassal", répétait cet été l'un de ses collaborateurs). On apprend d'une part dans "Le Point" que Nicolas Sarkozy l'aurait qualifié "d'Harlem Désir de droite". Par ailleurs, l'ancien président serait directement intervenu en faveur de la désignation de Nadine Morano en tant que tête de liste pour les élections européennes.

Si le surnom a été démenti par l'entourage de Sarkozy, le président de l'UMP a de son côté nié toute intervention de l'ex-président dans le cadre des élections européennes.  "C'est une décision collégiale. On a une commission d'investiture et on essaie de choisir à chaque fois les meilleurs candidats aux meilleures places". A bon entendeur.

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