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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
3 décembre 2013

J.F. Copé, 1er Ministre…de F. Hollande !

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Copé - Ayrault

Et si le successeur de Jean-Marc Ayrault était…Jean-François Copé. Complètement fou ? Inenvisageable ? Et pourtant …envisagé par le président de l’UMP !

Et si le successeur de Jean-Marc Ayrault était…Jean-François Copé. Complètement fou ? Inenvisageable ? Et pourtant …envisagé par le président de l’UMP ! Quant aux socialistes, ça leur trotte dans un coin de tête. Au cas où…

«Il faut se préparer au cas où !...» C’est la consigne que Jean-François Copé a donné à ses équipes ! Se tenir prêts «à assumer les responsabilités du pouvoir et du redressement de la France», au cas où elles lui seraient confiées par le monarque républicain à l’issue d’élections législatives que ce dernier provoquerait et que l’UMP remporterait. «Massivement», cela le député maire de Meaux n’en doute pas, alors qu’il reste quand même dubitatif sur la probabilité d’une dissolution de l’Assemblée. Mais la dégradation de la situation pour le chef de l’Etat est telle que ce serait une faute de ne pas se mettre en ordre de bataille pour conquérir le pouvoir puis l’exercer.

C’est depuis «l’affaire Léonarda» que le patron de l’UMP a décidé d’intégrer cette nouvelle donne et de s’armer pour une éventuelle cohabitation. La faute de flair du chef de l’état –«monstrueuse»- et sa capacité –«sidérante»- à s’enfoncer tout seul dans les sables mouvants des indécisions suicidaires, ont poussé Jean-François Copé et ses proches à se dire que les rumeurs d’une dissolution possible devaient être prises en considération. Certes, une bonne partie d’entre eux n’avaient de toute manière jamais accordé grande légitimité à l’élection de François Hollande. Mais tout en le «considérant» comme illégitime, et incapable de prendre les mesures salutaires pour la France, ils ont fini par lui reconnaitre des qualités de matois maoeuvrier dans le parcours du combattant partisan mais pas dans la maitrise des affaires de la France. Cet élève de Mitterrand serait  un homme retors, mais infichu à leurs yeux de devenir un homme d’Etat. Pour se sortir du piège dans lequel il s’enfonce, le Président de la République pourrait donc, selon eux, recourir à cette arme redoutable : la cohabitation qui a si bien réussi à François Mitterrand, et in fine à jacques Chirac.

J.F. Copé connaît par cœur ces deux épisodes au cours desquels les chefs de l’Etat adossés aux institutions ont dominé leurs Premiers ministres. Le Château élyséen toise Matignon. La suprématie revient à celui qui a été oint des huiles saintes du suffrage universel. Le monarque républicain, même privé de majorité, domine le chef du gouvernement. En particulier lorsque le chef du gouvernement doit prendre des mesures impopulaires pour faire face à la crise. La partie d’échec serait donc pour le moins difficile à jouer. Encore ne faut-il pas l’aborder dans la plus mauvaise des postures. Ce qui implique de s’y  préparer psychologiquement, intellectuellement et politiquement.

F. Hollande ne l’impressionne pas. C’est déjà ça pour lui. Car Jacques Chirac était dominé dans sa tête par François Mitterrand, et Lionel Jospin, tout en méprisant cordialement Jacques Chirac, ne pouvait s’empêcher d’en être obsédé au point de ne plus penser qu’à vouloir régler son compte à ce menteur, tricheur, grugeur ! Sans doute Copé devrait-il se méfier même de trop mésestimer le souverain républicain. Car F. Hollande avec son air de ne pas y toucher en a roulé plus d’un. A commencer par Nicolas Sarkozy, «le meilleur d’entre tous», censément. Mais le président de l’UMP n’est pas loin de penser qu’il pourrait se montrer…meilleur que lui. Il l’a tellement observé et décortiqué qu’il se sent capable de le surpasser. La modestie n’a jamais été son fort.

Politiquement, il faut que le président de l’UMP soit…le président de l’UMP. Que les bisbilles et déchirements d’hier appartiennent au passé. Qu’il puisse compter sur un parti à sa dévotion. C’est en cours veut-il croire. Il faut dire que François Fillon s’est à ce point employé à s’auto-détruire ces dernières semaines que l’ancien Premier ministre est en dégringolade dans les sondages et va finir par toucher le fond…où barbote encore Jean-François Copé. Seules des bonnes élections municipales pourraient le requinquer, lui offrir un socle de reconquête de l’opinion. Il n’incarnerait plus alors la noire figure du mal, mais celle plus lumineuse de l’espérance. Il y a du boulot. Mais tous ses rivaux seraient distancés, largués même, puisqu’il tient le parti qui serait victorieux ! Ainsi croit-il…

Pas besoin donc de se faire du souci pour les Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, François Baroin , Alain Juppé etc… Tous «en orbites autour de leurs nombrils», selon les copéistes, experts il est vrai en derviches tourneurs auto-centrés. Mais pour que François Hollande ne soit pas tenté de jouer sur l’un ou l’autre qu’il appellerait à Matignon, il faut éviter de lui donner le moindre prétexte à entourloupe. Ainsi, et cela n’a pas échappé aux autres, Jean-François Copé concentre-t-il son tir le plus souvent contre le Premier ministre. Il lui arrive même de saluer quelques réussites de François Hollande en matière de politique étrangère. Bon, à certains moments, c’est plus fort que lui, il lâche un coup quand même contre le chef de l’Etat. Histoire de montrer qu’il a l’allonge pour un championnat poids lourds. Mais pour l’essentiel, il prend garde pour le moment à ne pas lui fournir de prétexte de ne pas le nommer. Ainsi évite-t-il aussi d’aggraver son cas de malfaisant agressif. Pour complaire à ses militants, il frappe Ayrault comme un sourd, mais en mettant des gants avec le président, il se montrerait élégant. Ce dont il a bien besoin de toutes façons…

Maintenant, une fois nommé à Matignon, encore faudrait-il disputer la partie finement. Et résolument. Copé n’a aucune hésitation : Premier ministre de Hollande, il gouvernerait par ordonnances, et si le Président refusait de signer ce serait la rupture. L’affrontement. Par la faute du chef de l’Etat qui en porterait la responsabilité politique et en paierait le prix !
Faut-il préciser qu’à gauche ce scénario de la dissolution est envisagé aussi… «pour plus tard, après les européennes, on ne sait jamais…» ?  Que l’appel au président de l’UMP «principal parti de l’opposition» est tenu pour «logique», en cas de victoire de la droite? Mais faut-il préciser aussi que la suite telle qu’elle est réfléchie diffère totalement ? «Copé, dit-on, se ferait "déCoper" par Hollande, par ses amis, et par "son immaturité" : cet homme-là, ajoute-t-on à l’Elysée, ne sait pas prendre son temps. Il ne vit que dans l’action et s’y piège». C’est vrai. Enfin ça l’était. Jusqu’à ce qu’il se coince lui-même les doigts et la tête dans les portes de l’UMP qu’il a trop vite voulu refermer sur lui. Et ça n’a pas fini de lui faire mal… 

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