Bretagne : La CFDT et le «poujadisme» des «Bonnets rouges»

Les patrons de la CFDT et de la CGT, qui appellent à manifester ce samedi en Bretagne, marquent leur différence avec le mouvement des "Bonnets rouges"...

Les syndicats de salariés se désolidarisent du mouvement des "Bonnets rouges", et ils veulent faire passer le message. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a estimé ce samedi que le mouvement des «Bonnets rouges» bretons, dont le leader Christian Troadec était présent à la manifestation syndicale de Lorient, s'apparentait à une «forme de poujadisme».

«Il y a une montée des poujadismes», a lancé à la presse Laurent Berger au départ du cortège lorientais. «C'est une manifestation syndicale, il faut arrêter de mélanger les genres, les salariés bretons sont en difficulté, il y a des licenciements, des peurs sur l'avenir, il faut y répondre concrètement, c'est pas parce qu'on mettra un bonnet sur la tête qu'on y arrivera», a-t-il dit, dénonçant une «forme de poujadisme». «Les plus à même de défendre les salariés, ce sont les syndicats», a-t-il ajouté.

En réponse à ces accusations, Chistian Troadec a estimé que Laurent Berger «se trompe». «Pour créer de la richesse et de l'emploi, il faut qu'il y ait des petits chefs d'entreprise, des commerçants, des artisans. La Bretagne c'est une terre de solidarité où tout le monde vit ensemble».

Les "Bonnets rouges", mouvement des "patrons de Bretagne" ?

Laurent Berger participait à Lorient à une manifestation à l'appel de sept syndicats régionaux, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU. Deux autres manifestations se déroulaient à Rennes et Saint-Brieuc et un rassemblement était prévu à Morlaix (Finistère) dans l'après-midi. «Je suis là pour soutenir un réel pacte d'avenir, ce qui veut dire d'abord répondre aux salariés les plus en difficulté», a-t-il dit.

De son côté, Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, également présent à Lorient, a estimé que les "Bonnets rouges" constituaient «un mouvement qui a été organisé par les patrons en Bretagne, les mêmes qui licencient réclament qu'on prenne en compte les difficultés que rencontrent leurs salariés».

«Nous, on ne mélange pas les genres», a-t-il dit avant d'ajouter : «Quand je regarde les revendications que portent les porte-parole des Bonnets rouges, c'est moins de cotisations sociales donc moins de droits à la retraite (...), c'est détruire en partie le code du travail, c'est interdire dans les entreprises la venue d'inspecteurs du travail. Nous ne sommes pas de ce côté (...). Il ne faut pas se tromper de combat», a-t-il conclu.