Depuis hier, les usagers du Paris-Provins écourtent leurs nuits

Réveillés tôt et couchés tard, les usagers de la branche Paris-Provins de la ligne P subissent aujourd’hui la seconde matinée consécutive de grève des conducteurs. Sarah, une étudiante qui vit à quinze minutes en voiture de la gare de Longueville, s’est levée à 6 heures pour attraper le train de 7h34 à Longueville et aller en cours à Paris. Mais mardi soir, ses trains de 19h46 et 20h46 étant supprimés à Paris-Est, elle ne pouvait quitter la capitale qu’à 21h46 et arriver à Longueville à 22h58, puis chez elle à 23h15. «Je ne suis pas très contente, confie-t-elle. C’est vraiment la galère. Et comme je suis boursière, je n’ai pas le droit de rater les cours, donc je n’ai pas d’autre choix que de subir».

Des retards systématiques

La jeune femme a reçu un tract du syndicat SUD-Rail, hier, à la gare : «Ils expliquent qu’ils font grève à cause du mauvais matériel, dont les moteurs tombent souvent en panne, ce qui crée du retard sur la ligne. Depuis la rentrée par exemple, on n’a que les p’tits gris qui ressemblent à des boîtes de conserve. Ces trains s’arrêtent tout le temps et j’arrive systématiquement en retard».

«J’ai dû me lever à 5 heures au lieu de 6 heures pour prendre le 5h58 à Verneuil, par précaution», témoigne Francis, de Verneuil-l’Etang, qui comprend les motifs de la grève. «Les conducteurs dénoncent le manque d’investissements sur cette ligne, qui est un peu laissée pour compte — l’électrification s’est faite très tard —, et pour améliorer le confort des usagers. Donc c’est un mouvement en notre faveur. Mais, en attendant, cette ligne connaît des soucis régulièrement».