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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
12 novembre 2013

H2D Lys à Nieppe : cent vingt-cinq licenciements et une reprise qui se fait attendre (VIDÉOS)

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Ils s’y attendaient. Les cent vingt-cinq salariés de l’imprimerie nieppoise H2D Lys vont recevoir sous quinzaine leur lettre de licenciement. La liquidation judiciaire avec cessation immédiate d’activité a été prononcée ce mardi par le tribunal de commerce de Dunkerque. Colère et incertitude dominent malgré le projet de reprise par Roto Alba, dont le président était hier matin au tribunal, et l’après-midi dans les locaux nieppois.

H2D Nieppe 03

Trois semaines que les gars ne dorment plus. Cinq jours que les machines sont à l’arrêt. Hier peu avant 17 h, c’est le PDG lui-même, Dominique Donghi, qui est descendu dans l’atelier pour annoncer la mauvaise nouvelle. «Compte tenu de notre trésorerie, du fait que les clients ont retiré leurs affaires, que nous n’avons quasiment pas généré de chiffre d’affaires depuis une semaine et la candidature un peu tardive de Roto Alba, la liquidation judiciaire d’H2D Lys a été prononcée avec cessation immédiate d’activité. »

 Même si tout le monde s’y attendait, l’annonce de ces cent vingt-cinq licenciements tombe comme un coup de massue. Et les mots de Dominique Donghi ne suffisent pas. «Sachez qu’on a tout fait, on n’a pas réussi à sauvegarder cette boîte, j’ai peut-être un peu rêvé mais vous êtes des gens bien. Bon courage». Dominique Donghi qui avait repris l’imprimerie il y a deux ans et demi et dont certains salariés disent «un patron aussi social, ça n’existe plus», est reparti ému, laissant les imprimeurs sous le choc.

«Mal profond»

Le ton est monté ensuite. Walter Da Rocha, représentant du personnel, a quitté l’usine. «Il faut savoir partir, pour que la pression retombe, c’est un peu comme une cocotte-minute».

Dans les rangs des salariés aussi, on tempère. «Ce sont des bosseurs ici, évidemment certains vont s’en prendre aux gens qu’ils ont devant eux, mais le problème est plus profond», explique ce salarié qui avait déjà connu les difficultés hellemmoises. «Les gens qui sont ici, ce ne sont pas des méchants. C’est de la détresse que vous voyez aujourd’hui. Que voulez-vous que je réponde à un gars qui me dit mon loyer est à 1 300 €, ma femme gagne 1 000 € par mois, comment je vais faire» ?  Interrogations, découragement mais aussi colère voilà pour l’ambiance à Nieppe en fin d’après-midi.

Au même moment, Gian Maria Basile, président du groupe Guido Veneziani Editore regagnait son hôtel lillois après avoir assisté à l’audience au tribunal et revisité l’usine avec Walter Da Rocha.

Mais où en est-on finalement le dossier de reprise de Roto Alba que nous évoquions la semaine dernière ? Déposé tardivement, il n’a pas permis la poursuite d’activité. Mais Gian Maria Basile, même s’il n’a pu parler aux salariés, a refait part de son souhait de reprendre H2D Lys et ce malgré la cessation immédiate d’activité. «Nous devons constituer le puzzle».  Si toutes les pièces, les locaux, les machines, les salariés mais aussi les clients s’assemblent, c’est entre cinquante et soixante-dix emplois qui devraient être sauvés. «Une fois le dossier de reprise bouclé, et le repreneur veut que ça aille vite, il aura douze mois pour réembaucher les salariés» Le syndicaliste espère que cela se fera avant la fin de l’année. «Aura-t-il besoin de contremaître ? Si on est repris ce sera au minimum légal ? Comment le temps de travail sera-t-il organisé»?  Autant de questions des salariés qui pour l’heure sont sans réponse et sur lesquelles doivent justement porter les négociations autour de la reprise.

En attendant, «dans l’attente d’une reprise ferme», les salariés ont décidé d’occuper l’usine. Ils pourront aussi rencontrer demain matin des spécialistes des ressources humaines et poser toutes les questions qui les préoccupent.

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