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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
2 octobre 2013

Le gendarme des télécoms dégomme la nouvelle offre très haut débit de Free

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L’Arcep souligne que les promesses de l’opérateur Free d’offrir les débits les plus rapides d’Europe s’apparente à de la publicité mensongère. Une prise de position inédite pour le gendarme des télécoms français.

Au débit ultra-rapide proposé par Free, l’Arcep a riposté avec une critique tout aussi ultra-rapide. L’Autorité française de régulation des télécoms a reproché, mardi 1er octobre, à la dernière campagne de promotion de l’Internet très haut débit de Free, démarrée le même jour, d’induire “en erreur les utilisateurs”. En clair, l’Arcep trouve que le fournisseur d’accès à Internet (FAI) français flirte dangereusement avec la publicité mensongère.

C’est la première fois que l’Autorité dégaine aussi vite pour critiquer l’offre d’un FAI. Et l’Arcep n’y va pas avec le dos de la cuillère : les promesses de Free sont “purement théoriques” et ont un “caractère partiel”. Contacté par FRANCE 24, Free refuse, pour l’heure, de commenter les remarques de l’Autorité française.

La publicité en question clame que Free ambitionne purement et simplement de révolutionner l’accès à l’Internet en offrant le débit “le plus rapide en Europe” sans changer le prix de l’abonnement. Le groupe, qui a déjà à plusieurs reprises chamboulé le paysage de l’Internet en France notamment en offrant le tarif unique pour ses abonnements et en proposant les premières box trois-en-un (Internet, téléphonie, télévision), promet un débit de 1 Gb/s pour une connexion par fibre optique. Jusqu’à présent les Orange, SFR ou Bouygues promettaient des vitesses de téléchargement de 100, 200 ou 300 Mb/s, soit jusqu’à 10 fois moins que la nouvelle offre de Free.

L’Arcep trouve la publicité un peu fort de café. “Sauf à ce que Free ait massivement investi, en août et septembre 2013, dans l'amélioration de ses capacités d'interconnexion”, les utilisateurs auront bien du mal, d’après l’Autorité, à profiter de ces débits mirobolants. L’Arcep rappelle en effet que le service dont bénéficient les “freenautes” dépend “de l’ensemble de l’infrastructure” mise en place par le FAI. Une manière de dire qu’il n’y a pas que le réseau - les câbles - qui compte pour les utilisateurs mais aussi les “interconnexions” : “Il s’agit des accords entre les opérateurs et les fournisseurs de contenus comme Google”, explique Antoine Autier, chargé de mission sur les questions relatives aux nouvelles technologies pour l’UFC-Que Choisir. Les uns et les autres ont parfois du mal à trouver un terrain d'entente ce qui peut se traduire par des ralentissements de l'accès internet à certains services (comme dans le cas de la guerre Free vs YouTube).

Fin de la récréation

L'Arcep s'élève aussi contre une autre promesse de Free : fournir des débits de 100 Mb/s en VDSL2 (une technologie qui améliore les capacités de l’ADSL). L’Autorité souligne que l'opérateur s’appuie sur des “tests en laboratoire” et s’étonne que Free n’a pas plutôt “communiqué sur les résultats obtenus lors des pré-déploiements grandeur nature [de cette technologie] en Dordogne et en Gironde”.

La rapidité et la virulence de la réponse de l’Arcep peut étonner. “Généralement, l’Arcep se montre plus réticente à pointer du doigt, et nominativement, les pratiques commerciales des opérateurs”, reconnaît Antoine Autier.

Mais en ce moment, ces questions sont très sensibles. Avec l’arrivée de la 4G (le très haut débit mobile), Orange, SFR et Bouygues se présentent tous comme les rois de la rapidité. Free, qui n’offre pas encore de 4G, ne voulait pas être en reste. “L’annonce [de Free] n'est pas tombée par hasard le jour du lancement du réseau 4G de son concurrent Bouygues Télécom”, estime le site d’information économique La Tribune. “Il fallait signer la fin de la récréation”, note au site un proche du dossier. Free aurait donc été la goutte qui a fait déborder le vase publicitaire.

Reste que Free n’a pas grand-chose à craindre de la réaction de l’Arcep… à part un tollé médiatique. Le gendarme des télécoms a, en effet, été privé du pouvoir de sanction que lui conférait la loi par une décision du Conseil constitutionnel en juillet 2013.

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