Les papys flingueurs de l'UMP

SNIPERS - Mardi, lors de la journée parlementaire de l'UMP, deux sénateurs, Eric Doligé et le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, ont sorti l'artillerie lourde contre le gouvernement, le premier évoquant son "instinct meurtrier" contre "Hollande et sa bande", le second lui proposant de lui "fournir des kalachnikov". De quoi faire bondir dans les rangs du PS.

Au gouvernement, il serait peut-être prudent de commander des gilets pare-balles. Surtout après les déclarations de deux sénateurs UMP, dont le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, mardi, lors de la journée parlementaire organisée par le parti de droite à l'Assemblée nationale. Premier à dégainer, le sénateur du Loiret, Eric Doligé a lancé les hostilités en avouant, ni plus, ni moins, un "instinct meurtrier" contre "Hollande et sa bande", selon un enregistrement publié par le Lab d'Europe 1.

Loin de s'arrêter en si bon chemin, l'élu de 70 ans, farouche opposant au non-cumul des mandats et épinglé en 2011 par l'Association des paralysés de France (APF) pour avoir préconisé l'assouplissement des règles d'accessiblité pour les communes, poursuit sa diatribe, toujours à main armée : "Il faudrait qu’on évite de se tirer dessus entre nous (…) moi j’ai une liste de gens que je peux vous donner, sur qui il faut tirer. Il y en a une quarantaine : tous ceux du gouvernement".

"Propos d'après table"

A l'écoute de la bande son mise en ligne par Le Lab, l'assistance oscille entre rires francs et gêne réprobatrice. C'est à ce moment que le sniper Jean-Claude Gaudin décide à son tour de jouer de la gâchette : "Je peux fournir les kalachnikov !", lance le sénateur-maire de Marseille, dans une référence douteuse aux règlements de comptes qui ensanglantent sa ville depuis de longs mois.

Humour ou pas, les déclarations des deux sénateurs n'ont pas manqué de faire réagir à gauche. Dans un communiqué, le courant du PS baptisé La Gauche forte "condamne avec la plus grande fermeté de tels propos qui confirment la tendance de l'UMP à adopter les discours les plus anti-républicains". Le groupe, animé par le député Yann Galut, réclame à l'UMP "l'exclusion d'Eric Doligé et de Jean-Claude Gaudin du parti". Mercredi matin, interrogé sur la sortie musclée des sénateurs UMP, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ne s'est pas appesanti : "Je ne vais pas commenter des propos d'après table", a balayé le locataire de la place Beauvau, sur les ondes de RMC.

"Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !!!"