Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
10 septembre 2013

Fillon, le présidentiable qui fait pschitt

Logo Mariane

Décidemment, à chaque fois que l’ancien premier ministre devenu député de Paris veut sortir à découvert, il joue de malchance. La polémique après sa prestation de dimanche où il a conseillé à ses «amis» pour les municipales de voter en cas d’un face à face liste socialiste vs liste lepéniste pour le candidat «le moins sectaire» ont provoqué un tollé jusque dans son propre camp. Se faire reprendre par Eric Ciotti pour un candidat à la présidentielle est douloureux.

On connaît la sentence édictée par le cardinal de Retz, pratiquée par des générations politiques et usée jusqu’à la corde (la même qui soutient le pendu) : «On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens». Tôt ou tard en politique sonne l’heure de vérité, celle où il faut sortir du bois. Et celui qui clarifie, s’expose. François Fillon est en permanence face à ce cruel dilemme qu’il s’agisse des retraites, du mariage pour tous, de la politique étrangère ou de son train de vie personnel : chaque clarification est un faux pas, une douloureuse épreuve, un chemin de croix. On sent combien cet homme souffre de se mettre en avant.

Autrefois, cette attitude lui valait les railleries affectueuses d’un Philippe Séguin. Aujourd’hui, elle est surtout source d’incompréhension. Il y a depuis le début une faille dans le personnage politique qui l’empêche d’être pleinement ce qu’il est ou ce qu’il rêverait d’être. On le sent noué, mal à l’aise, entravé par mille invisibles liens. Deux quinquennats seront peut-être nécessaires pour lui faire fendre l’armure et qu’enfin il sorte de l’ambiguïté où il se terre.

Cette attitude inquiète ses partisans et déroute une partie des militants de l’UMP. Mais elle ravit bon nombre d’éditorialiste qui le présentent comme un fin stratège. Dans le Marianne de cette semaine, Laureline Dupont s’interroge : «François Fillon, bulle médiatique ?» et souligne combien les convergences de fond entre l’ancien premier ministre et Jean-François Copé sont nombreuses.

Oui mais voilà : une partie de la presse a décidé que Fillon était le héraut naturel de la droite républicaine et respectable et que Copé était un zéro de la République. Ceux qui raisonnent en ces termes sont les mêmes, exactement les mêmes que ceux qui imaginaient que François Léotard ou Michel Noir occuperaient les plus hautes fonctions et qui voyaient en Dominique Strauss-Kahn le sauveur suprême. Du coup, la sortie de Fillon sur la ligne à adopter face au Front national les désarçonne : cela ne peut s’expliquer que par un malentendu. Dans six mois, un an, deux ans, ils continueront de présenter François Fillon comme un «gaulliste social» alors que celui-ci sera apparu aux yeux du public comme le présidentiable qui fait pschitt.

La Caricature de Daniel Hue

Pschitt PS Pschitt FN

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 842 187
Publicité