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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
7 juin 2013

Mort de Pierre Mauroy, «pilier du socialisme démocratique»

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Depuis le Japon, François Hollande a salué «le premier chef du gouvernement de l'alternance». Un hommage est prévu aux Invalides en début de semaine prochaine.

Pierre MauroyL’ancien Premier ministre français Pierre Mauroy, qui fut le premier chef d’un gouvernement socialiste de la Ve République sous la présidence de François Mitterrand (1981-1984), est mort à l’âge de 84 ans.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, l'a annoncé ce vendredi alors qu'il s’exprimait devant des journalistes à Tokyo, où il accompagne le président François Hollande en voyage officiel. «C’est un pilier du socialisme démocratique qui s’en va», a dit le chef de la diplomatie française.

Le président de la République s'est exprimé peu après, dans les jardins du musée Nezu de Tokyo. «Les mots qui me viennent d'abord à l'esprit, c'est qu'il a servi la France dans des moments exceptionnels, a déclaré François Hollande. Il fut le premier chef de gouvernement de l'alternance.» Citant des mesures «courageuses» comme la décentralisation ou les réformes sociales, le chef de l'Etat a aussi rappelé que «Pierre Mauroy, c'était aussi l'homme des restructurations industrielles, ce qu'on avait appelé un moment la rigueur».

«Pierre Mauroy était socialiste, il voulait que la justice sociale puisse inspirer tous ses actes, a poursuivi le Président. C'était un homme de fidélité à une cause, le socialisme, et à une démarche, l'union.» François Hollande a également tenu à insister sur la volonté de l'ancien Premier ministre de vouloir donner au plus grand nombre l'accès à la culture. «Sa formule était qu'il fallait mettre du bleu dans le ciel. Aujourd'hui, il est avec le bleu.»

François Hollande et Jean-Marc Ayrault rendront hommage à l’ancien Premier ministre socialiste «aux Invalides en début de semaine» prochaine, a déclaré Martine Aubry, lors d’une conférence de presse à Lille. «Comme il l’aurait souhaité, dès la fin de la cérémonie aux Invalides, son corps reviendra ici (à Lille, ndlr). Le cercueil sera présenté ici dans la ville de Lille pour que les Lillois puissent lui rendre un dernier hommage et nous lui rendrons un hommage républicain en milieu de semaine, juste avant les obsèques, qui auront certainement lieu à la cathédrale», a détaillé Martine Aubry, qui avait succédé en 2001 à Pierre Mauroy à la mairie de Lille.

Selon un proche de Pierre Mauroy, contacté par l’AFP, «les funérailles vont avoir lieu à Lille, la sépulture de Pierre Mauroy existe déjà, au cimetière de l’Est (...) juste à l’entrée du cimetière».

Très émue tout au long de son allocution, des larmes dans la voix, Martine Aubry a annoncé que la mairie, où Pierre Mauroy a siégé pendant 28 ans, «va rester ouverte pendant tout le week-end» et que des livres d’or seront à disposition des Lillois dans les mairies de quartier. Pierre Mauroy «aimait sa ville. Encore récemment (il) me disait "c’est quand même le plus beau mandat, celui que j’ai le plus aimé"», celui de maire de Lille, a ajouté Martine Aubry. 

«Changer la vie»

Agé de 84 ans, Pierre Mauroy avait été hospitalisé dans la nuit de samedi à dimanche dans un établissement de la région parisienne. Il y a un an, il avait déjà été opéré d'une tumeur cancéreuse au poumon.

Il avait été à nouveau hospitalisé dans la nuit du 1er au 2 juin dans un établissement de la région parisienne, compte tenu de son état de fatigue, avait simplement dit un proche dimanche dernier. Pierre Mauroy a semble-t-il fait «un malaise à la suite d’une hospitalisation qui était prévue» dans le cadre du traitement qu’il reçoit régulièrement pour cette maladie, selon ce proche.

Né le 5 juillet 1928 à Cartignies (Nord), Pierre Mauroy, fils d’instituteur, a été de 1981 à 1984 le premier chef de gouvernement socialiste de la Ve République, au début du premier septennat de François Mitterrand. Il met en œuvre, à la tête d’un gouvernement comprenant pour la première fois depuis la Libération des ministres communistes, le «changer la vie» prôné par le Parti socialiste : réformes sociales, décentralisation, nationalisations, abolition de la peine de mort.

Devant la menace de faillite économique - déficits publics et poursuite de l’inflation -, il assume le tournant de la rigueur en 1982-83, auquel se résout à regret Mitterrand. Pierre Mauroy «a été décisif dans le fait de convaincre (François) Mitterrand qu’il ne fallait pas sortir du système monétaire européen et casser l’Europe pour faire le socialisme dans un seul pays. Mitterrand y avait un peu pensé», souligne Michel Rocard, qui assura plusieurs portefeuilles dans les deux premiers gouvernements Mauroy.

En juillet 1984, épuisé, Pierre Mauroy quitte Matignon après le retrait de la loi Savary sur l’éducation combattue par les partisans de «l’Ecole libre».

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