Dans le Parisien il y a un an, "Les pauvres paysans du canton de Lizy-sur-Ourcq"

La récolte a été exceptionnelle pour les betteraviers

Publié le 07.03.2012

Jaignes, cet automne. La douceur du climat a favorisé la culture de la racine.(LP/F.LÉ.)

Après la campagne de récolte des betteraves qui s'est achevée le mois dernier, les agriculteurs seine-et-marnais font leurs comptes.

Et le compte est bon! «Je crois que c'est la meilleure récolte jamais effectuée depuis que la betterave existe»,
s'enthousiasme Arnaud Rousseau, exploitant à Trocy-en-Multien.

La sécheresse du printemps aurait pu compromettre le développement des graines plantées en mars. Mais la pluie de l'été et la douceur de l'automne ont permis aux plantes de se gorger de sucre.

«Ce fut une belle surprise», se réjouit Clément Moret, de Tancrou, qui comme ses collègues a vu ses rendements progresser en moyenne de 15%.

«On s'en doutait un peu mais c'est vraiment à la pesée des camions à la sucrerie que l'on a eu la confirmation de cette année exceptionnelle».

La production a pu atteindre les cent tonnes à l'hectare, donnant près de quatorze tonnes de sucre.

La génétique y est aussi pour quelque chose. «Les innovations permettent de gagner une tonne par hectare par an», assure Clément Moret, également membre de la coopérative betteravière de Meaux-Marne-Aube.

«C'est une culture très technique, et parfois on récolte dans la boue. Mais c'est une culture que l'on aime, à laquelle on est très attachés», ajoute l'agriculteur de 36 ans.

Une forte demande mondiale

Les prix, régulés par un système de quotas qui ajuste la production à la demande, ne se sont pas effondrés pour autant.

Et le surplus a pu être absorbé par la forte demande mondiale. «On a vendu nos betteraves à environ 23 € la tonne», explique Arnaud Rousseau.

Et autre bonne nouvelle, le maïs aussi a bénéficié des mêmes conditions.

De quoi rattraper un peu les récoltes de blé, d'orge et de féverole qui ont fortement souffert de la sécheresse.

Même si la betterave représente en moyenne 10% de l'exploitation totale des céréaliers dans le département. «Ça n'augmentera mon chiffre d'affaires que de 3%», explique Clément Moret.

«Pour ceux qui, comme dans la région de Perthes-en-Gâtinais, ont vécu une année catastrophique avec des rendements de blé diminués par deux, cela ne change pas grand-chose», tempère la Fédération départementale des syndicats d'exploitations agricoles (FDSEA).

Avec les betteraves provenant en majorité du sud du département, la sucrerie familiale Ouvré à Souppes-sur-Loing a produit 85 000 t de sucre, que l'on pourra retrouver dans les gâteaux et les yaourts.

Sa production est en effet vendue à l'industrie agroalimentaire.

Les betteraves ont aussi permis de produire 11,5 millions de litres d'alcool destinés à la fabrication d'éthanol, de gin ou de crème de café.

«En termes de rendement, c'est vraiment ma plus belle année», se félicite Vincent Ouvré, patron de cette sucrerie ouverte en 1873.