Crèche Baby Loup : la justice annule le licenciement de l'employée voilée
La Cour de cassation est revenue sur la décision d'un conseil des prud'hommes dans le feuilleton judiciaire de la crèche Baby Loup, annulant le licenciement en 2008 d'une employée de la crèche qui s'était vue reprocher par son employeur de refuser d'ôter son voile.
"S'agissant d'une crèche privée", la plus haute juridiction judiciaire a jugé que le licenciement de Fatima Afif, qui date de 2008, constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses" et devait être "déclaré nul". Lors de l'audience devant la chambre sociale de la Cour de cassation, le 12 février, l'avocat général avait préconisé le rejet du pourvoi de Mme Afif. Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a déclaré regretter "une mise en cause de la laïcité". "En sortant quelques secondes de mes fonctions, je voudrais vous dire que je regrette la décision de la Cour de cassation sur la crèche Baby Loup", a-t-il déclaré.
REMOUS
En décembre 2010, le conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie avait pourtant estimé que la direction de la crèche était en droit de licencier la plaignante pour "insubordination caractérisée et répétée" et "faute grave", celle-ci ayant souhaité travailler voilée au retour d'un congé parental. Elle avait ensuite été déboutée une deuxième fois par la cour d'appel de Versailles en octobre 2011.
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