«Horsegate» : Déjà deux millions d’euros perdus pour les plats surgelés à base de bœuf

Le «Horsegate» porte un rude coup au portefeuille des industriels. Selon les chiffres publiés vendredi par le cabinet Nielsen, les ventes de plats cuisinés surgelés à base de bœuf ont chuté de 47% pour la semaine du 18 au 24 février comparé à la même semaine l’an passé.

La chute des ventes va s’accentuer

«Depuis le début de l’affaire, on estime que les ventes de plats cuisinés surgelés à base de bœuf ont connu une perte sèche de deux millions d’euros en grande surface. Nos données consommateurs laissent de surcroît penser que la chute des ventes devrait se poursuivre et s’installer assez durablement. Une grande majorité de Français (64%) se sentent trompés sur la réelle composition des produits alimentaires et les intentions d’achat des consommateurs reflètent ce mécontentement», estime Sébastien Monard, analyste consommation et grande distribution chez Nielsen.

De plus, 39% des acheteurs de plats cuisinés surgelés à base de bœuf veulent stopper ces achats à l’avenir. Une très mauvaise nouvelle pour ce segment puisqu’ils étaient de gros consommateurs de plats cuisinés surgelés et généraient à eux seuls un tiers des achats du segment.

Les hard discounts touchés…

D’après Nielsen, si sein du même rayon surgelé, la viande hachée est très peu impactée (-2% sur la dernière semaine) ; au rayon frais, les plats cuisinés à base de pâtes poursuivent leur recul (-16% la semaine précédente et -17% cette semaine). Idem pour les raviolis en conserve, déjà affaiblie lors de la semaine du 11 au 17 février (-6%), et dont le recul atteint -13% pour la semaine du 18 au 24 février.

Par ailleurs, selon Nielsen, les consommateurs devraient réduire leur fréquentation des surfaces alimentaires hard discount et à un degré moindre celles spécialisées dans la vente de produits surgelés pour leurs achats de produits à base de viande de bœuf. En effet, 35% des clients qui fréquentent le circuit hard discount et 23% des acheteurs dans les magasins spécialisés en surgelés ont l’intention de limiter leurs visites dans les prochaines semaines.

…Tout comme les restaurateurs

Ce scandale n’épargne pas non plus les restaurateurs. En effet, 14% des clients déclarent qu’ils baisseront leur consommation de plats à base de bœuf dans les restaurants. Un chiffre qui passe à 27% pour les fast-foods et même 32% pour les cafétérias. «L’enjeu pour ces formats de restauration consiste donc à capter tout de même ces clients, quitte à les faire opter pour d’autres types d’aliments», explique Nielsen.

En revanche, les boucheries sortent gagnantes du «Horsegate». Parmi les Français qui y achètent déjà leur viande, 39% ont l’intention de fréquenter encore davantage ce circuit au regard du contexte actuel. Les boucheries séduisent en particulier les moins de 35 ans et les familles. Ce regain d’attractivité se fait surtout au détriment des grandes et moyennes surfaces selon Nielsen.

«Entre la pression exercée sur les prix et la recherche de la qualité des produits, il sera intéressant d’observer comment évolue effectivement le comportement des consommateurs sur le reste de l’année 2013. Notre dernière étude sur les achats de produits frais en Europe montre notamment que la majorité des Français (68%) préfèrent acheter leur viande fraîche dans les hypermarchés et supermarchés, des circuits qui offrent un très bon rapport qualité prix. Le circuit des boucheries, qui séduit 14% des Français, est privilégié pour la qualité de la viande proposée mais il est aussi plus coûteux. La crise du Horsegate va bien sûr affecter le comportement des Français sur les prochaines semaines mais les conditions économiques actuelles ne peuvent être ignorées et les Français devront aussi faire des arbitrages entre prix et qualité», conclut Sébastien Monard.

M.B.

 

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