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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
9 février 2013

Seine-et-Marne : 1000 emplois menacés dans le BTP

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Bâtiment et travaux publics

1000 emplois menacés

«Trop, c'est trop !»... Les patrons d'entreprises du BTP 77 crient leur ras-le-bol et leur inquiétude. Ils craignent de devoir licencier si certaines mesures ne sont pas rapidement prises par l'État.

En Seine-et-Marne, le BTP (bâtiment et travaux publics) compte 7000 entreprises et 27000 salariés. Autant dire que le secteur est porteur. Pour autant, ses représentants ne voient pas 2013 d'un bon œil. Ils craignent un recul de leur activité de 3,5% (une prévision nationale) qui aurait pour conséquence de mettre en péril 1000 emplois.

IMGJeudi 31 janvier, une délégation s'est retrouvée devant la préfecture de Melun. Les chefs d'entreprises portaient tous un casque noir, symbole d'un métier en souffrance. Quatre d'entre eux ont été reçus par Christian Michalak, directeur de cabinet de la préfète. L’occasion d'exposer toute une série de mesures qui permettrait, selon eux, de sauver le BTP. Thierry Fromentin, président des chambres syndicales BTP 77 Sud, revient sur cet entretien et la situation des entreprises seine-et-marnaises...

La Marne ‑ Comment s'est déroulé votre entretien en préfecture ?

Thierry Fromentin : Très bien. Nous avons été reçus durant une bonne heure, plus que ce qui était prévu à la base. Les choses ne vont pas bien pour le BTP et je pense que nous avons été entendus. Les entreprises en ont ras-le-bol de toutes ces mesures sur la rénovation et la construction qui ont un impact négatif sur la profession.

Votre seul but était-il de démontrer la situation des difficiles du BTP en Seine-et-Marne ?

Non. Évidemment, nous avons évoqué les 3,5% de baisse d'activité prévue en 2013 et les 1 000 emplois directement menacés en Seine-et-Marne. Mais nous étions également là pour être force de propositions. Ce que l'on a fait.

C'est-à-dire ?

On est dans une période d'attentisme. Personne ne bouge, n'engage de travaux en prévision de ces annonces qui tombent tous les jours. Nous réclamons des mesures concrètes qui feront repartir le métier. Elles passent d'abord par l'abaissement du taux de la TVA à 5% (voir la liste des propositions, ndlr).

La situation est-elle si grave ?

Les entreprises ont pioché dans leurs fonds propres, elles n'ont plus de trésorerie car elles ont préféré maintenir les emplois. Maintenant, il faut aller plus loin, que le gouvernement nous entende si l'on veut continuer à exister. Nous sommes là pour produire, travailler et investir mais il faut nous aider. Notamment en luttant contre la concurrence déloyale : les auto-entrepreneurs et les ouvriers étrangers.

Que comptez-vous faire si vous n'êtes pas entendus ?

Nous n'avons pas d'actions concrètes prévues mais nous ne sommes pas le seul département à s'être mobilisé. On va suivre l'évolution des choses et on espère avoir le soutien des élus. Quant aux particuliers, nous leur demandons de continuer à faire confiance aux entreprises locales. Car derrière une entreprise locale, il y a de l'emploi local.

Propos recueillis par Carine Babec


Chefs d'entreprise, ils témoignent

«Il faut privilégier l’emploi local»

C'est vraiment toute une profession qui fait corps. Et même si les entreprises du BTP préféreraient amplement être médiatisées pour des causes plus favorables, elles ont pleinement conscience que leur combat est nécessaire.

Jean-Marc Cavazza, entrepreneur à Nanteuil-les-Meaux et président de l'union professionnelle dans le BTP 77 sur le secteur de Meaux, n'a pas hésité à faire le déplacement jusqu'à la préfecture. Il a soutenu la délégation de chefs d'entreprises reçue par les représentants de l'Etat. Et tout comme ses collègues, il est inquiet ouant à l'avenir de la profession. «Nous avons déjà connu une première période difficile en 2008. Et grâce aux efforts des entreprises, nous sommes parvenus à conserver nos moyens humains et matériels. Mais nos trésoreries ont été touchées. On ne peut plus continuer ainsi» indique JeanMarc Cavazza qui poursuit : «Conséquence : nos CFA (centre de formation des apprentis, ndIr) ont du mal à se remplir, ces structures fonctionnent à perte et de nombreux jeunes se retrouvent sans maître de stage ou sans entreprise. Il faut vraiment faire quelque chose».

À commencer, selon lui, par le maintien de taux attractifs pour les particuliers. «Aujourd'hui, les gens remplissent leurs bas de laine au lieu d'investir. Il faut inverser le processus. C'est pareil avec les collectivités publiques, elles investissent moins car elles sont moins aidées et cela se ressent évidemment sur notre profession». Fabienne Adamski, installée à Vaudoy-en-Brie avec son mari, confirme... «Le téléphone sonne moins. Nos clients ont souvent besoin, pour réaliser leurs travaux, de faire appel aux banques mais elles sont de plus en plus frileuses. Actuellement on fait surtout des dépannages».

Pour parvenir à maintenir le cap depuis 2008, beaucoup n'ont pas eu d'autres choix que de licencier quelques salariés et geler tout investissement en matériel. «C'était ça ou disparaître» poursuit-il... Pour Jean-Marc Cavazza, il faut d'abord etavant tout que les clients, particuliers, industries ou collectivités, privilégient les entreprises locales pour favoriser l'emploi local... «sinon, à court terme, nous aurons des chômeurs en plus». D'autant que les artisans redoutent la concurrence étrangère et ses tarifs impossibles à suivre. Pour Fabienne Adamski, «les entreprises sont même déjà arrivées dans nos campagnes. Il faut vraiment que les choses bougent. Et vite».

La Caricature de Daniel Hue 

IMG 02

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