Les autorités américaines ordonnent l'immobilisation de tous les Boeing 787

Les Boeing 787 "Dreamliner" sont dorénavant cloués au sol, et ce partout dans le monde, a fait savoir jeudi 17 janvier l'Agence européenne de sécurité aérienne. La décision a été prise par les autorités américaines de sécurité aérienne alors que ces appareils, dernier fleuron de l'avionneur américain, eurent rencontré une série de problèmes et connu plusieurs incidents potentiellement graves en l'espace de quelques jours. Seul le pays de construction d'un avion peut prendre cette décision au niveau mondial. C'est seulement la deuxième fois que les Etats-Unis prennent une telle décision, la première fut l'immobilisation des DC-10 il y a plus de trente ans.

L’autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine avait la première ordonné mercredi aux six Boeing d'United Airlines de rester immobilisés, une annonce qui a conduit le ministère japonais des transports à faire de même pour les 17 appareils d'All Nippon Airways (ANA) et les 7 de Japan Airlines (JAL), déjà rivés sur le tarmac depuis la veille. "Suivant la décision de la FAA, les Boeing 787 ne seront pas autorisés à décoller jusqu'à ce que la sécurité des batteries soit garantie", a déclaré le vice-ministre des transports japonais, Hiroshi Kajiyama, évoquant également d'autres pièces connexes.

Jusqu'à présent, seuls les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et le Chili avaient interdit aux Boeing 787 de décoller, les investigations officielles au Japon se concentrant sur les batteries et le système dans lequel elles sont intégrées. A l'heure actuelle, 50 Boeing 787 ont été livrés de par le monde.

Un Dreamliner d'ANA a dû atterrir d'urgence mercredi matin à Takamastu (sud du Japon) à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de la batterie. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion. "La batterie a changé de couleur", a expliqué ANA.

L'autre problème ressemblant, constaté la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, a aussi entraîné des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA, laquelle n'autorisera pas les Dreamliner enregistrés aux Etats-Unis à redécoller tant que les batteries ne seront pas jugées sûres.