Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
16 janvier 2013

Comment Renault veut supprimer 7500 postes en France?

Logo L'Expansion

La direction du constructeur automobile a annoncé ce mardi 15 janvier 2013 aux syndicats qu'elle prévoyait de réduire ses effectifs de 14% en France d'ici fin 2016, avec notamment 5700 départs à la retraite.

Après PSA, c'est au tour de Renault de tailler - drastiquement- dans ses effectifs. La direction du constructeur tricolore a annoncé ce mardi 15 janvier aux syndicats qu'elle prévoyait de supprimer 7500 emplois en France d'ici à fin 2016. Soit 14 % des effectifs français (45.000 personnes environ). Tous les secteurs seraient touchés : ingénierie, tertiaire, fabrication. Mais il faut toutefois qu'un accord soit trouvé avec les syndicats sur la compétitivité. La CGT évoque quant à elle un projet de 8260 suppressions de postes et 760 créations sur la période.

Ni licenciements ni plan de départs volontaires...

Pour atteindre cet objectif, le groupe, qui tenait mardi une sixième réunion de négociations avec ses syndicats, l'affirme : il n'y aura ni plan de départs volontaires, ni licenciements secs ou économiques. Comment compte-t-il s'y prendre ? Pour supprimer 7500 emplois en trois ans, Renault compte avant tout sur les 5700 départs naturels non remplacés (départs à la retraite) et sur un prolongement et un élargissement du dispositif GPEC (mobilité, reconversions et aménagements de fin de carrière).

La direction envisage notamment 1800 départs supplémentaires en élargissant le dispositif de dispense d'activité sur les carrières spécifiques (DACS). En principe, ce dispositif, qui permet l'accompagnement des salariés en fin de carrière, prévoit une suspension de contrat rémunérée à 75% du salaire pour les collaborateurs qui pourraient faire valoir leurs droits à la retraite dans les trois ans. Mais jusqu'à présent, il était soumis à des critères d'âge et de pénibilité. Il sera donc élargi "à tous les collaborateurs, quel que soit leur statut et sans critère de pénibilité". Selon la direction, 3000 salariés pourraient potentiellement bénéficier de cette option.

... ni fermeture de sites

Pour la direction - qui doit formuler des propositions définitives aux représentants des salariés le 22 janvier prochain- la mise en place de ces mesures sera soumise à un accord avec les syndicats. "Si un accord était signé avec les organisations syndicales, ce redéploiement des effectifs ne nécessiterait ni fermeture de site, ni plan de sauvegarde de l'emploi, ni plan de départ volontaire", s'est ainsi engagé Gérard Leclercq, directeur des opérations France, à l'issue de la réunion. Et de préciser : "lors de cette nouvelle séance, nous avons réaffirmé notre volonté de maintenir en France les activités corporate et cour de métier de Renault, tout en mettant en ouvre les actions nécessaires pour abaisser le point mort". Comprendre, le point à partir duquel les activités du groupe sont à l'équilibre.

Mais une amélioration de la compétitivité des usines

Renault a engagé à l'automne dernier des négociations pour améliorer la compétitivité de ses usines françaises, sur le modèle de ce qui a été fait récemment en Espagne. Ces accords censés ajuster travail et salaires à la conjoncture en contrepartie du maintien de l'emploi, se multiplient dans l'automobile dont les ventes sont en berne en Europe de l'Ouest. Lors de sa précédente réunion de négociation, Renualt avait ainsi proposé d'augmenter le temps de travail de 6,5% des salariés des usines, ce qui permettrait d'économiser 65 millions d'euros. Une proposition qui a conduit les salariés de plusieurs sites à d'importantes actions de débrayage.

>>> Renault, champion de la flexibilité ou grand maître chanteur ?

400 millions d'euros d'économies

Aujourd'hui, c'est la première fois que le groupe chiffre les retombées de ce plan en termes d'emplois. Selon le groupe, l'objectif de baisse des effectifs devrait contribuer à une économie sur les frais fixes de l'ordre de 400 millions d'euros, permettant de "retrouver des marges de manoeuvre pour investir et développer ses activités". "Dans la perspective d'une restauration progressive du marché européen, la mise en place d'un tel accord permettrait ainsi d'avoir une croissance de la production en France plus soutenue que celle du marché européen", fait aussi valoir Renault dans un communiqué.

Difficile d'évoquer ces suppressions de postes sans penser à la situation du grand rival de Renault, PSA Peugeot Citroën, qui emploie environ 80.000 personnes dans l'Hexagone, et a lancé l'an dernier un vaste plan social prévoyant 11.000 suppressions d'emplois en France et la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

 La Caricature de Daniel Hue

Logo Renault éclaté

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 842 187
Publicité