Yanick Paternotte. L'arbitre du duel à l'UMP condamné

Il s'était retrouvé sous les projecteurs en pleine implosion de l'UMP. Yanick Paternotte, maire de Sannois dans le Val d'Oise, a été condamné jeudi pour abus de faiblesse par le tribunal correctionnel de Nanterre, ainsi que le rapporte notre journaliste David Le Bailly. L'élu, qui avait la lourde charge de présider la commission nationale des recours du parti d'opposition alors que Jean-François Copé et François Fillon se disputent la présidence du mouvement, était jugé pour avoir escroqué une vieille dame de 91 ans. Il a toujours la possibilité de faire appel de ce jugement.

Ainsi que nous le rapportions fin novembre, les faits remontent à l'automne 2004. Yanick Paternotte, son épouse -qui a été relaxée- et le notaire de la mairie de Sannois -condamné par la justice- s'étaient rendus chez Lucienne Kielar, une habitante de la commune. Cette femme, âgée à l'époque de 91 ans et décédée en 2008, avait perdu son mari et se remettait d'un infarctus. La justice a reconnu aujourd'hui que Lucienne Kielar se trouvait alors dans un état de faiblesse. Et pour les magistrats, Yanick Paternotte et le notaire de Sannois ont voulu en profiter.

Sur l'acte litigieux, la victime avait signé d'une main tremblante en orthographiant mal son propre nom

Après avoir convaincu la vieille dame en 2004, le maire était reparti avec une donation de 30% des parts de la propriété de Lucienne Kielar. Ainsi que nous l'indiquions fin novembre, l'acte en lui-même paraissait particulièrement troublant, puisque la victime avait signé d'une main tremblante «Kierar». Les faits s'étaient déroulés juste après que le maire a fait une offre d'achat pour la propriété de madame Kielar, estimée par lui à 440 000 euros.

Le tribunal a donc condamné Yanick Paternotte à 15 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et surtout, deux ans d’inéligibilité. Une manière pour les magistrats de rappeler qu'en tant que maire, le condamné aurait dû précisément protéger Lucienne Kielar.